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Bienvenue sur le site du Colliote. - Site actualisé le : 25 Juillet 2013
 


Collo et l’archéologie :
Depuis le début de la conquête coloniale de Collo, des vestiges romains ont été repérés ici et là et répertoriés. Ils attestent que par le passé cette région a connu des passages multiples de civilisations aussi diverses à tout point de vue.
La découverte de quelques sarcophages, dont l'un était orné d’attributs témoignant de la foi chrétienne atteste de cette diversité aussi bien ethnique que culturelle.

Du reste, à 1 500 mètres à l'Ouest de Collo à la côte 105 à l'endroit où ce dernier sarcophage a été trouvé, se situe l'emplacement très probable, d'une chapelle chrétienne de 24 mètres sur 14.
  tete de sarcophage
Cette belle sculpture n’est pas conservée dans l’un des grands musées d’algerie, elle est tout simplement l’un des bijoux rares du musée du groupe archéologique amateur de Zitouna.
Elle est la verticale d’un sarcophage découvert en décembre 2002 à Tegma de zitouna ex bessombourg.

(Abdelghani & Mourad Tounsi space)



Grande mosquée de Collo La grande mosquée de Collo a été bâtie avec quelques pierres qui ont une origine romaine ou punique. Le fronton d’une des portes de cette mosquée est formé par une pierre romaine dont l'inscription a été placée à l'envers.

Vers 1905, des cantonniers ont mis à jour à 300 mètres de Collo, sur la route d'Aïn Zida, des briques et quelques poteries funéraires datant d’une époque antique.


Une nécropole fut découverte par le colon Bocquillon qui en créant un verger sur son domaine, avait trouvé quelques tombes. Cet ensemble de sépultures était accompagné d’un certain nombre d’ustensiles funéraires : des urnes, des vases, des lampes, des amphores, des verreries dont quelques uns étaient en parfait état de conservation. La forme de ces sépultures en briques, recouvertes de dalles en poterie, ont été datées du 2eme siècle, date à laquelle la région était chrétienne.

Les ruines disséminées dans la région de Collo permettent d'apprécier les traces et les vestiges laissés par les différents occupants.
A la Fontaine des sangliers et sur la montagne au-dessus, on remarque des vestiges de fortins ou de postes militaires que les romains avaient construits pour surveiller la vallée de Taleza

A 1 000 mètres d'altitude au douar El Oudja, à 44 kilomètres de Collo, un poste romain en ruine démontre qu'une route existait alors, et que ce point culminant était occupé par un détachement de soldats. (Heurta Designa) (Harla Disedma)

La maison forestière d'Aïn El Ksar édifiée à proximité, a été construite avec des pierres romaines.

En 1927, à Redjal el Koudiat, MM. Gsell et Alquier ont identifié et fouillé une soixantaine de tombeaux qui datent de la période phénicienne. Cette nécropole située prés du port est formée de cavités dont quelques unes sont précédées de couloirs de 4 mètres de profondeur sur 3 mètres de hauteur et 2 mètres de largeur.
D'après M. Gsell, cette nécropole remonterait au IIIe, siècle avant J.C.

Dans cette nécropole phénicienne se trouvent aussi des tombeaux romains. Mais, tous ont été pillés.

En 1894, le capitaine Hélo, commandant la garnison de Collo , en employant la main d'œuvre militaire, découvrit la nécropole du Koudiat el Snad, et mit à jour 22 tombeaux. Il a de plus trouvé des urnes funéraires à Collo même, dans les fouilles faites pour les fondations de l'Église et de la Mairie.

Près de l'ancienne sardinerie Chauvin, on a découvert également les vestiges d'un therme, avec une mosaïque intéressante. Malheureusement un frêne, considéré comme sacré, a poussé parmi ces ruines et il a été impossible de procéder à des fouilles sans arracher cet arbre, les convictions religieuses des musulmans étant respectables le site est resté inexploré.

    Mosaique romaine

Dans le quartier militaire, la cantine du détachement de Tirailleurs possède une fosse d'aisance dont le fond est une mosaïque ( sans doute une ancienne piscine de villa ).

A deux kilomètres de la ville aux sources d'Aïn el Kebira, M. l'abbé François a relevé des traces de mosaïques et près du port, non loin de la caserne, il existe une villa romaine, recouverte par gros temps par les vagues, et dont une pièce nettoyée du sable et du gravier qui la couvrent, renferme une très belle mosaïque.


Si l'hypothèse d'une destruction méthodique par le pic et le feu de la cité romaine, par les Vandales est à retenir, il n'en est pas moins certain que l'on doit retrouver en fouillant le sous sol de nombreuses mosaïques et des objets, instruments, pièces de monnaie, statuettes, qui ont pu échapper à la rage des démolisseurs.

On trouve en prenant la route de Collo à Zitouna, à 30 kilomètres, et à 908 mètres d'altitude des monuments mégalithiques.
- A Souk Lihoud, existe une nécropole mégalithique de 26 dolmens entourés de cercles.
- A Ain Sour Eddi el Maalem, une trentaine de dolmens ont été découverts dont une vingtaine sont bien conservés : quelques uns sont des cromlechs entourés de pierres circulaires.
- Au Nord du Bordj de Tamalous, à moins d'un kilomètre existe une vingtaine de dolmens.
- A 800 mètres au N.E. de la maison cantonnière d'El Ouara des dolmens renversés sont encore visibles, ainsi qu'à Rekebeb, sur la route de Tamalous à Aïn Kechera.
- A 15 kilomètres de Sidi Mezghich, sur la rive gauche de l'oued Meraba, au lieu dit El Meraba ou Kherba du douar Beni Ouelbane, on remarque une vaste cité romaine : il s’agit de CELTIANIS, qui n'a pas été fouillée.

Shaw dans ses voyages en 1740, signale ces ruines qu'il dénomme MASARAH.
M. Masqueray qui l'a visitée, suppose que cette cité était un nœud de route de Cirta sur Chullu (Collo) avec embranchement sur Milev (Mila) et sur Rusicade (Skikda)

La nécropole se trouve à l'Est. Elle est parfaitement reconnaissable et mériterait d'être explorée.

Nécropole Punique à Collo :
De décembre 1894 à mars 1895, le capitaine Hélo mit au jour vingt-deux tombes puniques dans une nécropole antique qui a été découverte à 300 m au sud de l'antique chullu. Ces caveaux funéraires, de tradition punique, contenaient des poteries puniques tardives, des céramiques importées hellénistiques, lampes de type grec, coupes hémisphériques à ornements végétaux moulés, des monnaies carthaginoises et puniques permettant de les dater entre le milieu du IIe et le début du Ier siècle avant J.C., c'est-à-dire de l'époque des rois numides, reflet à la fois du rayonnement de Carthage à la période hellénistique et des liens qu'entretenaient avec elle les rois numides.

Les trois Oenochoés de Collo :
Ces trois oenochoés en pâte rose-beige rêche à engobe brun écaillé représentent des visages humains. Ce type d'oenochoé est très répandu dans les tombes de collo (dix-neuf tombes sur les vingt-deux tombes fouillées à Collo en ont livré). Les oenochoés sont des céramiques répandues dans le monde grec et en Etrurie, on en trouve en abondance à travers la Méditerranée. Celles de Collo, de forme un peu particulière, pourraient être de fabrication locale.


Sur la première, une tête de femme en demi-relief sur le col, au-dessous du bec, est entourée de dix-neuf rondelles d'argile qui figurent la coiffure; sur la panse ressortent les seins et les bras, les mains ouvertes étendues au-dessous des seins sur la partie la plus large. Cette oenochoé est munie d'un pied.
                                                                                                        

                                                                        

 

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La deuxième est de modèle similaire : la coiffure est représentée par treize rosaces d'argile sur le pourtour d'un visage bien tracé. Muni d'une anse avec trois sillons qui continuent jusqu'à l'extrémité du bec tréflé, ce récipient présente aussi deux creux sur le poucier de l'anse. Les seins et les bras sont figurés sur la panse, la main gauche détenant le sein gauche (la seconde main et le sein droit manquent). L'oenoché est munie d'un pied avec une rondelle sur le fond interne du fond externe.    

                          
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De forme cylindro-conique, la troisième est à deux anses; sur le col sont opposés deux visage : le premier avec coiffure, le second sans coiffure. Sous chacun, cinq rondelles sont séparées l'une de l'autre de 3 cm. ce cas d'oenochoé à deux anses semble unique.
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Vases :

Vases Antiques à Collo
Ce vase en pâte rouge, homogène, peu farineuse est recouvert d'un vernis noir lisse, luisant avec des reflets métallisés sur les deux parois. Une partie du fond interne et externe est en rouge-brun , et les deux anses verticales présentent un poucier long.


                  

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Guttu : Guttu à Collo

En pâte rose-brun homogène, avec quelques brillants dans la pâte solide, ce
guttus a un vernis noir lisse et luissant, peu écaillé sur toute la paroi externe; le fond interne du fond externe est réservé.
Le réservoir est fermé avec un ouverture de cinq trous. Deux sillons décorent le pourtour du réservoir; le bec est en tête de lion, et un décor en forme de X se voit sous le bec. L'anse en anneau avec un décor côtelé s'attache sur la panse.
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Vaser antique à ColloVase en forme de pied chaussé :
Ce vase en pâte rose homogène, peu farineuse, en forme de pied chaussé, présente un vernis noir peu écaillé sur tout le vase. L'orifice de la mèche se touve au-dessous du talon; la partie supérieure est percée de cinq trous et porte une anse en anneau sur le côté. Le pied est chaussé d'une sandale, très ajourée et rassemblée avec des lacets pour maintenir le pied, attachée au-dessous de l'avant-pied en quatre rangées.
La tombe où fut trouvé ce vase était très riche en céramique. ce genre de récipient en forme de pied chaussé est bien attesté, par exemple à Kerkouane et à carthage. M. Tillot les classe parmi les fioles à parfum d'Egypte ou d'Alexandrie. Ce vase peut être local ou carthaginois.

Lacrimoire à ColloLacrymatoire :
Ce lacrymatoire en pâte de verre polychrome est décoré de légers sillons en zigzag. Les décors à ornements blanc et jaune sont disposés en dents de scie sur un fond indigo.

 

 

Amulettes représentant Harpocrate :
Amulettes antiques à ColloAmulettes antiques à Collo
Ces amulettes représentent un personnage avec un doigt sur la bouche : le doigt de la main gauche pour celui accroupi, le droit de la main droite pour celui debout avec un palme dans la main gauche.
Il s'agit probablement dans les deux cas du dieu Harpocrate. La signification de ce nom dans la langue ancienne de l'Egypte est "Horus enfant". Les sculptures les plus courantes représentent un enfant nu debout, un doigt de la main droite ou de la main gauche dans la bouche. La plupart de ces sculptures sont en céramique ou en bronze.

Avec toute ma gratitude et remerciements à Kezzar Hichem pour l'envoi de ce dossier consacré à l'archéologie colliotte.


Des pipes pheniciennes trouvées sous le stade de Collo.

Lors des travaux de terrassement effectués durant les années 70 sur l'emplacement actuel de l'ancien stade de Collo, celui qui longe la plage des jeunes filles, les ouvriers sont tombés sur des sepulctures anciennes. Alertés par cette découverte, les autorités ont aussitôt stopper les travaux et le chantier fut recouvert, une fois encore, le siège de l'APC ne sera pas changé. Cependant Mr Mouhoub, respopnsable du chantier put retirer des tombes, quelques objets dont ces magnifiques pipes, datant de l'époque phénicienne. Mahieddine Mouhoub, son fils me les a confié l'été 2007, le temps d'une séance photo. ce sont des objets qui iront probablement au musée de la ville, s'il y en avait un !

Pipes pheniciennes à Collo Pipes pheniciennes à Collo
Pipes pheniciennes à Collo Pipes pheniciennes à Collo

 


 

Fouilles archéologiques à Collo / Découverte de trois dolmens protohistoriques

La découverte, fortuite, de trois dolmens protohistoriques dans la forêt d'Affelkoune, étendue sur le flanc ouest de la côte colliote, témoigne, une fois encore, de l'immense richesse archéologique du massif.

L'association locale pour la protection des monuments et de recherches archéologiques confirme que cette découverte remonte au mois d'août dernier après qu'un incendie eut ravagé une grande partie de la forêt située sur le mont Dembo, à moins de deux kilomètres à l'ouest de la presqu'île de Collo. Un sinistre qui a dénudé l'immense couvert végétal constitué d'eucalyptus et de maquis très denses et dont les effets restent visibles à ce jour. Ils sont incrustés dans la falaise à plus de 40 m du niveau de la mer.

Le plus imposant s'élève sur plus de 1,5 m et le plus petit ne dépasse pas les 60 cm. Ils sont élevés à moins de 20 m l'un de l'autre et leurs roches de support sont comme calées par un ensemble de petites pierres de soutien. Ils remontent, d'après Mlle Chekrit, responsable du patrimoine culturel au niveau de la direction de la culture de Skikda à la période protohistorique (période intermédiaire entre la préhistoire, pour laquelle on dispose de documents archéologiques, et l'histoire pour laquelle on dispose de sources écrites ou de témoignages oraux) (1). Elle estime qu'ils auraient été élevés il y a plus de 3000 ans avant J.-C. «Ils différent par une technique d'élévation plus primitive que celles des autres dolmens découverts à Roknia ( Guelma) et à Bounouara (Constantine)», tiendra-t-elle à mentionner. M Houari, président de l'association locale pour la protection des monuments et de recherches archéologiques, estime que ces dolmens auraient déjà été découverts durant la période coloniale avant que les maquis ne les masquent. Ce qui sera par la suite confirmé par Mlle Chekrit qui évoque à cet effet la grande campagne de fouilles entreprise dans la région durant les années 1950.

Le responsable du Musée archéologique communal de Skikda, Mahieddine Chebli, en fonction des données archéologiques de la région de Collo confirme, lui aussi, que ces dolmens remontent à l'ère néolithique et dira à cet effet : «Ce sont ce qu'on appelle ‘’mastaba’’, c'est-à-dire un ensemble de trois pierres surélevées en forme d'estrade et qu'on élevait durant la protohistoire à des fins funéraires. A mon sens, ils représentent une continuité archéologique des autres dolmens déjà découverts à Kerkera, Tamalous et Souk Lihoud (Bouneghra) et qui renferme à lui seul toute une agglomération de dolmens.

C'est la confirmation d'une richesse archéologique rare et dont la mise à jour a été malheureusement oubliée durant les années 1990.»

La même appréciation est également apportée par M. Houari qui évoque d'autres découvertes d'importance humaine et dont la plus importante est la mise à jour, il y a moins d'une année, d'une jarre à Tizeghbal (commune d’Ouled Attia) qui renfermait le squelette presque intact d'un homme protohistorique.

Au sujet des trois dolmens d'Affelkoune, tous les responsables contactés s'accordent à affirmer que ces derniers ne représentent qu'une partie d'un ensemble de dolmens encore incrustés sur les hauteurs de Dembo . «Vu les objets d'une industrie lithique trouvés aux alentours et qui prouvent que la région a été peuplée depuis l'ère préhistorique, la présence d'autres dolmens reste très plausible», conclura Mlle Ghania Chekrit, qui ajoute que des recherches et des fouilles sur le même site sont programmées pour le mois d'avril prochain en collaboration avec l'Agence nationale d'archéologie et de protection des sites et monuments historiques.

K. Ouahab, El Watan.


Que faire du trésor colliote ?
L’étendue et la féerie des richesses naturelles de Collo ne doivent pas voiler d’autres atouts dont dispose l’antique Chullu, une perle qu’on continue de reléguer au second plan d’éternelle commune, le tout ponctué d’un silence étrange de ceux-là mêmes qu’elle a enfantés et propulsés vers les cimes.

Collo, ville où a été construite la première mosquée en Algérie durant la présence ottomane, recèle en son sol d’innombrables richesses enfouies et qui datent de plusieurs périodes allant de l’empire romain à la civilisation musulmane en passant par les Phéniciens et autres Numides. Des dolmens ont déjà été découverts à Dembo, un bois qui longe le versant nord de la ville, des statuettes, des jarres, des pièces de monnaie et d’autres vestiges sont régulièrement mis au jour à chaque fouille, volontaire fut-elle ou accidentelle. La découverte toute récente d’une pièce de monnaie en or certifie que le trésor archéologique de Collo est loin de tarir.

La pièce en or massif frappée d’une figurine mérite une étude appropriée. Elle pèse plus de 4 gr, elle a été fortuitement découverte lors des travaux de terrassement du chantier de la nouvelle cité administrative. Un chantier implanté juste à l’entrée de la ville dans le quartier turc. De louables actions ont été entreprises par l’Association locale de la protection des ruines et de la recherche archéologique pour collecter tout vestige. Un travail de bénévolat qui en dépit de tous les efforts fournis ne pourra à lui seul garantir la sauvegarde d’un patrimoine archéologique qu’on dit immense.

Seul un musée digne de ce nom est capable de conforter El Koll dans sa dimension archéologique et touristique, et c’est là l’espoir de la jeune association et des habitants de la ville.

K. Ouahab le 6 novembre 2006
Denis Mourad Chetti - Vers le haut