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Bienvenue sur le site du Colliote. - Site actualisé le : 25 Juillet 2013
 

l'actualité de Collo dans la presse

Le logement à Collo Dimanche 10 Décembre 2006 : Distribution de logements sociaux à collo. Le mouvement associatif dénonce :Le feuilleton de la dernière distribution des 234 logements sociaux ne finit pas de faire des vagues dans la commune de Collo, et ce dès l’affichage de la première liste suivie de recours. Lire la suite.

Un Emir capturé à Collo Mercredi 22 Novembre 2006 : Un “émir” du GSPC capturé à Collo, Alors que 3 terroristes ont été abattus : Poursuivant leur offensive, les forces de sécurité ont abattu trois terroristes, dont 2 ont été déjà identifiés, et capturé un “émir”. C’est un véritable coup dur porté aux éléments du GSPC dans le massif de Collo. Lire la suite

Route bloquée à Collo
Mercredi 15 Novembre 2006 : La route Collo-El Milia bloquée - colère des habitants de beni zid (skikda). Transports scolaires, éclairage public, réseau routier et AEP sont autant de revendications de la population. Lire la suite

Collo et la polution Mercredi 01 Novembre 2006 : La baie de Collo menacée - pollution à skikda. La sonnette d’alarme est tirée sur une calamité écologique qui menace la baie de Collo. La pollution, ce mal des cités industrielles et développées, frappe paradoxalement la région la moins prospère du nord du pays. Lire la suite.

La Saleté à Collo Samedi 07 Octobre 2006 : C’est la saleté ! Ramassage des ordures ménagères à Collo. Il y a 5 ans, les touristes en déplacement à Collo disaient à qui veut les entendre : “Beau site mais entaché par le terrorisme.” Aujourd’hui, une partie du “refrain” a changé et la saleté a pris la place de l’insécurité. Lire la suite.


Pieds noirs à Collo Jeudi 05 Octobre 2006 : 18 pieds-noirs à Collo !
Le tourisme de mémoire continue de se développer. La ville balnéaire de Collo a reçu, ces derniers jours, un groupe de 18 anciens d’Algérie venus en pèlerinage sur les lieux de leur jeunesse ou celle de leurs parents. Durant une semaine, les 17 Français et 1 Allemand ont animé, par leur présence, les artères de la cité pré-insulaire, participant ainsi à tourner la page d’une énième saison estivale ratée. Lire la suite.


Samedi 30 Septembre 2006 : Le navire “Collo” chavire sur le récif de la médiocrité. Les cris de détresse des citoyens, quant à la dégradation du cadre de vie, notamment au niveau de la Zhun de Collo, ne semblent guère émouvoir les pouvoirs publics qui restent visiblement insensibles. Lire la suite.

Mercredi 29 novembre 2006 : Rabah Kébir retrouve ses affaires en Allemagne. Indésirable sur la scène politique nationale. Rabah Kébir semble être indésirable, bien qu’il ait démenti, il y a quelques jours, avoir regagné son asile confortable à Bonn, l’ex-représentant du FIS à l’étranger, a bel et bien revu à la baisse ses prétentions politiques.
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Lundi 18 Septembre 2006 : Rabah Kébir rentre libre en Algérie ! Accueilli hier par mezrag, kartali et benaïcha.
L’ex-responsable du FIS dissous devrait animer une conférence de presse aujourd’hui à Alger. Rabah Kébir est sorti de là où on ne l’attendait pas. Venus nombreux hier en fin de journée pour lui souhaiter la bienvenue à son arrivée à l’aéroport d’Alger, Houari-Boumediene, ses anciens compagnons du parti dissous voulaient pourtant lui réserver un accueil digne d’une personnalité de haut rang. Lire la suite.

Mercredi 23 Août 2006 : Les chantiers de la colère. Lenteurs dans les projets de développement à Collo. Une série de chantiers lancés au chef-lieu de la daïra avancent à pas de tortue. Des projets d’intérêt général sont ballottés entre retard et report. La population locale se plaint et dénonce ce désastre qui se chiffre en milliards de centimes.
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Jeudi 20 Juillet 2006 : Collo, La baie des Jeunes filles polluée ! Le drapeau rouge est brandi non pas pour indiquer une mer houleuse mais une plage polluée, véritable menace pour la santé des baigneurs et aussi l’économie touristique locale. C’est également un véritable gâchis et un cas de l’échec cuisant de la préparation de la saison estivale dans toute la wilaya ! Lire la suite.

Dimanche 25 Juin 2006 : Skikda : La production halieutique en nette progression.
Selon un tableau comparatif des rendements obtenus dans les différentes zones de pêche en Algérie avec d’autres régions de la Méditerranée, l’indice d’abondance d’une pêche journalière de crevette rouge, sujet de spéculations au niveau de cette wilaya, est très élevé. Le littoral skikdi dispose du plus important rendement. Lire la suite.

Dimanche 11 Juin 2006 : Skikda, Le littoral pollué !
Pour la saison estivale actuelle, dont le coup d’envoi officiel a été donné au début du mois en cours, pas moins de 22 plages sur les 39 que compte la wilaya sont interdites à la baignade. Lire la suite .

Mercredi 17 Mai 2006 : Le bulldozer passe à la vitesse supérieure ! Démolition d’habitations illicites et “Degourbisation” à Collo. Au moment où l’opération bat son plein dans certains quartiers, de nouveaux squatteurs n’ont pas hésité à ériger à leur tour… de nouveaux “gourbis” et autres habitations illicites qui seront détruits à la prochaine campagne. Lire la suite.

Mercredi 08 Mars 2006 : Scènes de violence à Collo. Après l’affichage de la liste des bénéficiaires des logements sociaux. Les actions de protestation sont quasi automatiques à chaque affichage. Les émeutiers accusent les membres de la commission de dépassement. Lire la suite.

Lundi 23 Janvier 2006 : De nouvelles révélations : AFFAIRE DE LA FERRAILLE DE COLLO. C’est ce mercredi que le P/APC de Collo, un de ses adjoints et des employés de la commue comparaîtront devant la justice suite à la divulgation de l’affaire de la ferraille. Lire la suite.

Dimanche 15 Janvier 2006 : Voyage poétique dans la ville : “fascination d’une mémoire colliote” de Mohamed Salah Belabed. Mohamed Salah Belabed vient d’éditer, à compte d’auteur, “fascination d’une mémoire colliote”, un recueil de poésie composé de treize poèmes. Lire la suite.

Août 2005 : Le port de Collo bientôt ouvert, Le redémarrage économique peut commencer…
• La pêche constitue une des vocations consacrées de la région avec l’agriculture et le tourisme
• 2.000 pêcheurs et une unité d’empaquetage de poisson étaient à l’arrêt
Les habitants de Collo attendent avec impatience la réouverture du port de plaisance qui a de tout temps été le cœur de l’activité économique de la région et une source de vie pour bon nombre de familles. Lire la suite.

Samedi 13 Août 2005 : A Collo, avec les victimes du terrorisme. Entre l’insaisissable bleu azur et les majestueux monts de Dambou et El-Djerda à quelque 70 km de Skikda s’érige une petite commune. Avec à peine 24 km2 de superficie et une population de 35.000 habitants, la belle Collo, une des plus anciennes communes d’Algérie (1889), fait aujourd’hui rêver ses visiteurs nationaux et depuis peu étrangers…Lire la suite

Mardi 02 Août 2005 : 10 ans déjà ! Hommage à Naïma Hamouda, La journaliste courage.
Naïma Hamouda, journaliste à « Révolution Africaine » a été assassinée le 2 août 1995 à Saoula. Les criminels ont logé trois balles dans sa poitrine. La horde assoiffée de sang l’a coiffée d'un foulard comme si son visage sans vie n'avait pas encore assouvi toute leur rage de semeur de mort. Lire la suite.

Mardi 28 Juin 2005 : “Une moyenne de 16 unités par an…” Construction de logements à Collo. Le dernier programme sur le logement social locatif remonte à 1999 et, à ce jour, seule la moitié a été réalisée sans être distribuée. Lire la suite.

Lundi 13 Juin 2005 : “La pêcherie était un urinoir” Les mareyeurs de Collo tirent la sonnette d’alarme. Les mareyeurs accusent les autorités d’avoir dégagé 40 milliards de centimes pour aménager et transformer les toilettes d’une ancienne salle de cinéma en marché aux poissons. Lire la suite.

Mercredi 27 Avril 2005 : Quatre à huit mois de prison ferme pour les auteurs
Violences durant la nuit du Mawlid à Collo. L’assistance n’a pas digéré la sentence qu’elle a jugée non proportionnelle aux faits reprochés. Lire la suite.

Jeudi 14 Avril 2005 : Décharge sauvage : Plage Téléza (Collo)
Les ordures ménagères de la commune sont déversées à même le sable de la plage de Téléza. La zone a déjà abrité une petite décharge dans les années 1950. Lire la suite.

Mardi 12 Avril 2005 : Intempéries à l’est du pays. Naufrage au large de Collo: 17 marins disparus. Lire la suite.

Dimanche 15 Août 2004 : Téléza, la fille de la fontaine bénie. Un été à Collo.
La route menant de Constantine à Collo comporte une étape paradisiaque : Téléza. Une plaine et une baie de toute beauté que les Colliotes, mais aussi des estivants venus des quatre coins du pays reconquièrent peu à peu, après des années d’absence. Lire la suite.

Janvier 2004 : Fouilles archéologiques à Collo. Découverte de trois dolmens protohistoriques. La découverte, fortuite, de trois dolmens protohistoriques dans la forêt d'Affelkoune, étendue sur le flanc ouest de la côte colliote, témoigne, une fois encore, de l'immense richesse archéologique du massif. Lire la suite


 

Dimanche 10 Décembre 2006 : Distribution de logements sociaux à collo. Le mouvement associatif dénonce :Le feuilleton de la dernière distribution des 234 logements sociaux ne finit pas de faire des vagues dans la commune de Collo, et ce dès l’affichage de la première liste suivie de recours.

Après les émeutes provoquées par la première liste et le sit-in des bénéficiaires déboutés, une tentative de suicide et une grève de la faim, c’est au tour du mouvement associatif local de dénoncer les injustices qui ont caractérisé cette distribution.
Le chef de daïra, qui s’est montré ouvert au dialogue, a reçu, dernièrement, des représentants des associations locales qui ont tenu à lui signifier leur mécontentement tout en lui demandant de chercher des solutions. L’association locale des victimes de la tragédie nationale nous a remis un communiqué dans lequel elle soutient la plateforme des revendications des citoyens qui demandent la révision de la liste des bénéficiaires ainsi que la présentation des raisons qui ont conduit à l’attribution ou à l’exclusion de certains bénéficiaires méritants qui vivent dans des conditions pénibles. L’association, en parallèle, appelle les jeunes de la ville au calme et à éviter de sortir des sentiers réglementaires. À signaler que le père de famille et sa femme continuent d’observer leur grève de la faim, pour le sixième jour, sans que personne s’inquiète outre mesure. Ils ont été déboutés car la paie de l’un d’eux dépasse légèrement 12 000 dinars, condition requise pour bénéficier d’un logement social. Or, cette famille habite en location une vieille bâtisse menaçant ruine, dont une partie a été démolie suite à une expertise et un avis de démolition établi par le CTC. Lors des intempéries de 2003, une grande partie du toit de ce taudis a été arrachée par les vents et la famille évacuée par la Protection civile.
A. Boukarine. Liberté . Vers le haut.

Mercredi 22 Novembre 2006

Poursuivant leur offensive, les forces de sécurité ont abattu 3 terroristes, dont 2 ont été déjà identifiés, et capturé un “émir”. C’est un véritable coup dur porté aux éléments du GSPC dans le massif de Collo.

Les forces de sécurité, engagées dans le nettoyage des maquis terroristes du massif de Collo, continuent leurs assauts contre les irréductibles de la zone VII du GSPC. Après la liquidation au lieu-dit Eddouar, au seuil d’une casemate, de 2 terroristes avant-hier en début de soirée, les éléments de l’ANP ont réussi, hier, à en éliminer un autre et à capturer un quatrième.
Ce dernier, encore sous le choc des violents accrochages qui ont accompagné la découverte par les forces de l’ANP de la casemate où il se cachait avec ses pairs, a été transféré à l’hôpital de Collo pour un traitement d’urgence. Cette capture, selon une source locale, est d’une extrême importance pour l’avenir de la lutte antiterroriste dans la région.
Il s’agirait, selon cette même source, d’un “émir” d’une “sériat”.
Hier, le commandement local des opérations continuait à recevoir les renforts des différents corps et armes afin de rentabiliser les succès de lundi dernier. En plus de l’étau qui ne cesse de se resserrer sur les lieux, une fouille minutieuse des forêts avoisinantes est opérée. Selon des témoins oculaires, des traces de sang ont été découvertes hier matin et présagent d’un lourd bilan subi par les terroristes.
Parallèlement à ces actions sur le terrain, selon des sources crédibles, les deux terroristes abattus dans la nuit de lundi ont été identifiés. Il s’agit de B. O. F., âgé de 26 ans et originaire de Boudoukha, dans la daïra de Aïn Kechra, wilaya de Skikda. C’est une nouvelle recrue du GSPC qui a quitté le lycée avec un de ses camarades pour rejoindre les maquis terroristes en 2002. L’autre cadavre est celui de B. F., âgé de 32 ans et originaire d’Oum Toub.
La présence de deux terroristes issus des maquis de la région située entre Tamalous (wilaya de Skikda) et El-Milia (Jijel), en cette région stratégique, renseigne sur l’existence d’une tentative de redéploiement des différentes phalanges du GSPC à la recherche de nouveaux quartiers après leur délocalisation, le mois de mai dernier, lors de la vaste offensive menée sur quatre fronts la veille de la saison estivale.
En attendant les révélations du terroriste capturé, l’identification des cadavres se poursuit. Un important groupe de la zone VII du GSPC a installé son QG sur cet axe situé entre Béni-Zid et Zitouna. Au moins une cinquantaine de terroristes ont en fait leur refuge.
Il s’agit de ceux de la “Sériat el mout”, que dirige Bourokba, et ceux de la phalange “Eraab” qui a absorbé la phalange “Echouhada” dont l’“émir” s’est rendu cette année aux forces de sécurité pour bénéficier de la loi sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Ces deux groupes restent le noyau dur du GSPC dans le massif de Collo.
Au moment où nous mettons sous presse, les éléments de l’ANP continuent leur évolution sur le terrain. L’identification rapide des deux cadavres et éventuellement les prochaines révélations du terroriste capturé vont certainement accélérer le rythme de l’avancée des services de sécurité.
A. Boukanine - Liberté. Vers le haut.


Mercredi 15 Novembre 2006
La route Collo-El Milia bloquée - colère des habitants de beni zid (skikda). Transports scolaires, éclairage public, réseau routier et AEP sont autant de revendications de la population.
Des dizaines d’habitants de la bourgade d’Agna, particulièrement des écoliers, ont dressé avant-hier des barricades à l’aide de troncs d’arbre, de pierres et de divers objets, coupant le CW39 au niveau du lieudit Malaâb Essaïd qui relie Collo à El Milia. Si on se réfère aux slogans utilisés, ces habitants veulent attirer à travers leur mouvement l’attention des autorités locales et de wilaya sur le problème du transport scolaire. Les jeunes d’Agna ne faisaient que renouer avec la colère. En effet, déjà la veille, la même route a été fermée. Des témoins oculaires rapportent que des altercations entre manifestants et automobilistes ont failli dégénérer, et il a fallu l’intervention des services de sécurité pour calmer les esprits et procéder à la réouverture, en milieu de la journée, de cette route. Dimanche dernier, deux autres contestations ont eu lieu devant le siège de l’APC de Beni Zid. L’une menée par des habitants de la cité des 50-Logements, l’autre par ceux de la cité des 78-Logements du chef-lieu de la commune de Louloudj. Les habitants de la cité des 50-Logements ont protesté contre les conditions d’alimentation de leur cité en eau potable ainsi que l’absence de l’éclairage public. Ces habitants refusent, dès lors, le paiement des factures de l’eau potable tant que leurs robinets sont à sec. Outre ces problèmes de l’eau potable et de l’éclairage public, les habitants de la cité des 78-logements dénoncent l’état lamentable des accès à cette cité ainsi que l’éloignement de la salle de soins, sise au chef-lieu de la commune, ce qui leur demande d’autres frais de transport. Ils demandent à ce que leur cité, éloignée, soit dotée d’une salle de soins.
Des revendications que plusieurs autres régions du massif de Collo brandissent, sachant que cette partie de la wilaya de Skikda accuse un grand déficit en matière de routes, de soins de base, de logements, de transport, d’énergie électrique et d’autres infrastructures nécessaires à une vie décente. L’eau potable, l’éclairage public dans des zones proches des maquis terroristes, les routes et salles de soins sont des revendications légitimes car elles représentent le “smig” d’une vie décente. Elles sont présentes lors de tous les mouvements de colère. Reste le grand absent, soit la compétence d’adapter les dépenses publiques aux besoins des contribuables.
A. Boukarine - Liberté. Vers le haut.


 

Mercredi 01 Novembre 2006
La baie de Collo menacée - pollution à skikda. La sonnette d’alarme est tirée sur une calamité écologique qui menace la baie de Collo. La pollution, ce mal des cités industrielles et développées, frappe paradoxalement la région la moins prospère du nord du pays.
L’association écologique El Manara de Collo tire, encore une fois, la sonnette d’alarme et interpelle la direction de l’environnement de la wilaya de Skikda pour attirer l’attention sur l’hécatombe qui frappe les espèces vivantes au niveau de l’oued Cherka de Collo.
En effet, le fléau de la mort des poissons de cette rivière, jadis claire et limpide, s’est reproduit récemment, comme ce fut le cas durant les années 2002 et 2004.
L’oued Cherka, d’une longueur de 2 à 3 km, d’une largeur de 4 à 12 m d’amont en aval, de 5 m de profondeur, est d’une salinité variable qui permet un peuplement de plusieurs espèces de poisson. Selon ammi Hocine, un ancien pêcheur qui a fréquenté assidûment cette rivière durant sa longue carrière d’enseignant au niveau de l’institut de pêche de Collo, l’oued Cherka est peuplé d’une riche variété d’ichtyfaune, principalement loups, mulets, anguilles et plusieurs autres poissons en petites quantités comme la daurade et le barbeau. Il lui est même arrivé de pêcher un loup de 5, 2 kg. Hélas, il nous signalera que la pêche y est interdite et le poisson meurt de vieillesse.
Son ouverture permet des prises quotidiennes d’une moyenne de 200 kg par jour, ce qui peut faire vivre une trentaine de personnes, nous expliquera ammi Hocine. La situation de cette rivière est actuellement dramatique. Son embouchure qui donne sur la plage de Talèza est obstruée et une couche végétale verdâtre couvre la surface de l’eau.
Les poissons en sont prisonniers et manquent terriblement d’oxygène d’où le nombre important qui dépérit et qui, à leur tour, pollue cette eau agressée, en outre, par les diverses déjections de déchets liquides et solides influant directement sur l’écosystème.
Cette association, fortement présente dans la vie écologique de Collo, souhaite que les autorités locales daignent intervenir pour débarrasser l’embouchure des déblais qui l’obstruent afin que l’eau de rivière communique avec l’eau de mer. En attendant que les autorités concernées consentent à procéder aux analyses nécessaires, pour déterminer les causes de la mort d’un grand nombre de poissons et, éventuellement, donner une explication sur l’occurrence répétée de ce phénomène qui met en danger la vie aquatique et marine dans cette région, l’association ne reste pas les bras croisés. Elle dénonce l’inertie des autorités concernées quant aux cris de détresse qu’elle ne cesse de lancer depuis 2002, date de la première apparition de ce phénomène.
A. Boukarine. Liberté . Vers le haut.

 

Jeudi 05 Octobre 2006 : 18 pieds-noirs à Collo !
Le tourisme de mémoire continue de se développer. La ville balnéaire de Collo a reçu, ces derniers jours, un groupe de 18 anciens d’Algérie venus en pèlerinage sur les lieux de leur jeunesse ou celle de leurs parents. Durant une semaine, les 17 Français et 1 Allemand ont animé, par leur présence, les artères de la cité pré-insulaire, participant ainsi à tourner la page d’une énième saison estivale ratée.

L’église Saint-André, la mosquée Djamaâ Lekbir, l’hôtel de ville, l’école des indigènes et des filles, le port de pêche, la tour du phare, Chéraïa, le cimetière chrétien ainsi que les anciens commerces et demeures ont été les points de halte de ce groupe. Les touristes ont été également invités à prendre part à une mini-croisière dans la baie de Collo à bord d’un sardinier. On ne peut visiter Collo sans côtoyer son peuple de pêcheurs. À l’occasion, la fille du dernier maire de Collo d’avant l’Indépendance a présenté à l’actuel maire une lettre de son père (âgé de 102 ans) dans laquelle il souhaite qu’entre les deux pays et les deux peuples se développe une relation basée sur le respect mutuel des uns et des autres. À la même occasion, l’organisateur du voyage, l’agence Jamel Tourisme, a programmé une excursion d’une journée à Skikda avec au programme la visite de l’hôtel de ville, du cimetière chrétien, du musée et du théâtre. La veille du retour dans l’Hexagone, les anciens de Collo ont passé une nuit à Constantine. Les ponts suspendus, le monument aux morts, la vieille ville et la mosquée Émir-Abdelkader furent les curiosités visitées. À noter que depuis le mois de mai dernier, plusieurs touristes étrangers en voyage avec Jamel Tourisme, spécialiste dans le réceptif, ont visité Collo, au moins l’espace d’une journée.
Lynda Nacer
.Liberté . Vers le haut.

 

Samedi 07 Octobre 2006
C’est la saleté ! Ramassage des ordures ménagères à Collo. Il y a 5 ans, les touristes en déplacement à Collo disaient à qui veut les entendre : “Beau site mais entaché par le terrorisme.” Aujourd’hui, une partie du “refrain” a changé et la saleté a pris la place de l’insécurité.
Il y a 5 ans, les touristes en déplacement à Collo disaient à qui veut les entendre : “Beau site mais entaché par le terrorisme.” Aujourd’hui, une partie du “refrain” a changé et la saleté a pris la place de l’insécurité.
Collo est en passe de se faire une sacrée réputation de ville sale. L’état des lieux de la cité est l’une des causes des derniers ratages de la saison estivale. Les ordures ménagères jonchent les rues et les cités de la ville de Collo et les dépôts d’ordures poussent un peu partout, à cause d’une défaillance caractérisée des services d’hygiène de la commune. Ces derniers temps, ce sont carrément des décharges sauvages qui sont créées, notamment en certains endroits inaccessibles aux véhicules, donc aux ramassage des ordures, notamment au niveau de Tapana, de la presqu’île et d’une partie de Aïn Zida. Au niveau de la Zone urbaine de Collo, ce sont les dévidoirs, d’un look attractif, disposant d’un mécanisme de levage qui ont été chèrement payés, qui sont à l’arrêt après une année d’exploitation et par manque d’un véritable service après-vente. L’APC réfléchit même à leur localisation alors qu’une enquête sur la passation d’un marché sans s’assurer le service après-vente s’impose. Il va sans dire que l’errance du bétail au niveau des cités et même au centre-ville favorise la propagation des ordures. L’APC de Collo, humainement, techniquement et matériellement, est incapable d’annihiler ces images désolantes au décor de la vie quotidienne des citoyens. En effet, selon le P/APC de Collo, “les besoins essentiels pour un meilleur cadre de vie commencent tout d’abord par le revêtement des routes et l’ouverture d’accès ”. Il ajoutera : “Ce sont
22 km de routes qui ont été dégradées par les différents travaux et qui causent d’énormes dégâts aux véhicules de ramassage des ordures.” En effet, la commune ne dispose que de trois véhicules aménagés, dont deux vétustes, et d’un tracteur pour la collecte des ordures ménagères et seulement huit éboueurs. En une année, huit départs en retraite n’ont pas été remplacés et le recrutement ne s’effectue que pour des contractuels, y compris pour les chauffeurs. L’APC de Collo paie toujours les pots cassés d’un recrutement massif en 1999 de 90 personnes, essentiellement aux postes administratifs.
Depuis, une pléthore d’effectifs est constatée au niveau des administrations et un déficit au niveau des services techniques. Lors de sa dernière visite, le wali a été frappé par l’état lamentable de la Zhun et a décidé de doter la commune de deux autres véhicules de ramassage des ordures avec comme instruction :
“Je ne veux plus voir ces images désolantes.” Cet état lamentable se corse encore plus pendant les jours pluvieux lorsque les véhicules de collecte des ordures ne peuvent emprunter les accès marécageux de la décharge publique déjà saturée. D’ailleurs, fort heureusement qu’une entente a été enfin trouvée entre les trois communes de la daïra de Collo, pour une décharge publique intercommunale sur un site éloigné, avec limites administratives des trois communes, sachant que la décharge publique de Collo, sauvage qu’elle est, se trouve dans une zone urbaine et fait l’objet d’une contestation des voisins.
A. Boukarine. Liberté . Vers le haut.

 

 

 

Samedi 30 Septembre 2006
Le navire “Collo” chavire sur le récif de la médiocrité.
Les cris de détresse des citoyens, quant à la dégradation du cadre de vie, notamment au niveau de la Zhun de Collo, ne semblent guère émouvoir les pouvoirs publics qui restent visiblement insensibles. Les retards constatés dans l’achèvement des différents travaux lancés au niveau de la Zhun de Collo, depuis quatre années déjà, ont sensiblement affecté le vécu quotidien des habitants.
Même les instructions données par le wali, lors de sa dernière visite dans cette ville pour l’accélération de la cadence des travaux, n’ont apparemment pas eu l’effet escompté. En effet, des promesses avaient été données par les différents intervenants pour la reprise des travaux et leur achèvement avant le 15 septembre. Une date fixée pour le lancement de l’opération de revêtement des routes, tant attendu par les habitants des cités urbaines pour mettre fin à leur calvaire quotidien. Or, cette date n’a pas été respectée et les travaux sont toujours à l’arrêt, les dernières pluies ont, encore une fois, mis à nu le bricolage des entreprises engagées et l’insouciance de ceux qui sont chargés du suivi.
Cela a donné également un avant-goût de ce que les habitants vont encore endurer pendant la saison hivernale. Ce qui se passe à Collo est d’une extrême gravité, car les nouveaux avaloirs sans couvercles constituent un danger public. En effet, lors des premières pluies d’automne, les routes de la Zhun se sont transformées en champs marécageux. L’eau a même recouvert les caniveaux sans tampons ni protection et a complètement paralysé la circulation automobile et piétonne. Les écoliers, ne pouvant traverser ces routes, sont donc restés immobilisés sous la pluie jusqu’à la fin des précipitations et l’évacuation des eaux qui ont pris le chemin de la mer.
Les eaux pluviales, ne pouvant prendre le chemin des caniveaux obstrués, ont inondé les routes et leur déversement a même creusé de véritables tranchées. Ce que les gens à Collo retiennent, et qu’ils ne cessent de remâcher, sont des dizaines de milliards de centimes injectés non pas pour améliorer leur cadre de vie, mais pour le dégrader encore plus. Cet état déplorable des routes reste la cause principale de deux saisons estivales ratées et un manque à gagner considérable pour l’économie locale. La société civile, qui n’a cessé d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur cet état lamentable et pénalisant, est en ébullition, mais l’absence d’interlocuteurs fait que les risques d’une implosion sociale n’est pas à écarter. Reste à savoir si les responsables au niveau de la wilaya disposent de la capacité de lire les indicateurs d’un tableau de bord dont tous les voyant sont au rouge.
Si la défaillance de tous les élus locaux, tous collèges confondus, est une réalité, l’incompétence des autres commis de l’État, censés veiller sur la bonne conduite des programmes de relance et de soutien à l’économie, risque de creuser encore un peu plus l’écart.
A. Boukarine. Liberté . Vers le haut.

 

 

Lundi 18 Septembre 2006
Rabah Kébir rentre libre en Algérie ! Accueilli hier par mezrag, kartali et benaïcha.
L’ex-responsable du FIS dissous devrait animer une conférence de presse aujourd’hui à Alger. Rabah Kébir est sorti de là où on ne l’attendait pas. Venus nombreux hier en fin de journée pour lui souhaiter la bienvenue à son arrivée à l’aéroport d’Alger, Houari-Boumediene, ses anciens compagnons du parti dissous voulaient pourtant lui réserver un accueil digne d’une personnalité de haut rang.

Sans tarder, ils ont improvisé une haie d’honneur, se tenant prêts à recevoir sa poignée de main. Mais trouvant les minutes longues, les membres du comité d’accueil ont fini par se disperser en petites grappes avant de se livrer un peu plus tard à une nouvelle chorégraphie.
Alignés en demi-cercle à la sortie du hall 2 des arrivées de l’aérogare internationale, ils ne se sont même pas rendu compte que leur hôte était déjà dehors, prêt à monter dans une voiture et à quitter les lieux. Rabah Kébir est apparu peu avant 18h30 à proximité du parking, situé en face du hall des arrivées. Il était accompagné de son épouse et deux de ses adjoints au sein de l’instance exécutive de l’ex-FIS à l’étranger, Abdelkrim Ould Adda et Mohamed Guemati.
Kébir était également flanqué de Madani Mezrag, ex-chef de l’AIS. Jouant le rôle de chef du protocole, il était avec Mustapha Kébir, le frère, un des rares à avoir eu la primeur d’embrasser le rapatrié à sa descente d’avion. Séparé à son arrivé des autres passagers, venant de Francfort (Allemagne), à bord d’un appareil d’Air Algérie, l’ancien membre du Madjliss Echoura avait l’allure d’un véritable VIP. Portant un costume sombre et sa petite barbe, il affichait une forme superbe et un embonpoint apparent. Les années d’exil ne semblent pas l’avoir affecté. “Je suis très heureux de me retrouver dans mon pays après 14 ans d’exil parmi mes compagnons et ma famille”, a-t-il concédé aux journalistes qui l’ont assailli. Les représentants de la presse nationale et étrangère (agences de presse et télévisions satellitaires arabes) ont dû faire des coudes pour l’approcher et lui soutirer d’autres déclarations. Entouré par un service de sécurité strict, Kébir était rendu inaccessible. “Il animera une conférence de presse demain — aujourd’hui ndlr — dans l’ancien local de la banque El Khalifa (sic)”, a annoncé Mezrag pour endiguer l’assaut des reporters.
Pour sa part, Kébir fera une ultime concession avant son grand déballage. “Nous ferons de notre mieux pour concrétiser la réconciliation nationale”. Le nombre de micros et de dictaphones tendus ne lui arracheront aucun mot supplémentaire. Installé à l’avant d’un véhicule monospace, il s’en est allé suivi d’un carrousel de voitures, où ont pris place des fidèles et des policiers en civil. Parmi les malheureux exclus, laissés pantois sur la chaussée, Ali Benhadj, numéro 2 de l’ex-FIS. En dépit de ses efforts, il a été incapable de faire l’accolade à Kébir. Pourtant, parmi tous les présents, il paraissait être le plus heureux des retrouvailles.
Arrivé en fanfare à l’aéroport en compagnie de son frère, il ne s’est pas lassé de faire des déclarations aux journalistes, amusés par ses facéties. “Je ne suis pas venu ici pour faire de la politique mais souhaiter la bienvenue à mon frère connu dans l’épreuve, le travail et à l’intérieur du front”, a prévenu l’ancien imam de la mosquée Essuna.
Dans ses diatribes toujours aussi enflammées et vindicatives, Ali Benhadj n’a pas parlé de politique. Il s’en est seulement pris pêle-mêle aux généraux, au pouvoir “lapidateur” et aux éradicateurs ! En guise de perspective, la tenue d’un congrès du FIS figure parmi ses projets. “Pourquoi pas ?” a-t-il répliqué à un journaliste. Selon lui, le retour de Kébir est un de bon augure, car il servira à ressouder les rangs. Cette ambition est-elle aussi celle de l’ex-réfugié de Francfort ? Rien n’est sûr car les deux semblent avoir une vision différente de la réconciliation nationale. Benhadj rejette celle appliquée par l’État alors que son ancien compagnon du Madjliss Echourra n’en est pas un opposant farouche. Son soutien à la démarche du chef de l’État ne date pas d’aujourd’hui.
En 1999, il donnait sa bénédiction aux accords entre l’armée et l’AIS. D’ailleurs, s’exprimant devant les journalistes, Mustapha Kébir a révélé que le président Abdelaziz Bouteflika et son chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem “ont levé tous les obstacles au retour” de son frère.
La nouvelle de cette venue s’est propagée comme une traînée de poudre. Tout “le gotha” de la nébuleuse islamiste s’est déplacé à l’aéroport. Baignant dans une atmosphère d’allégresse, Kertali, ancien “émir” sanguinaire de la Mitidja considère que le retour de Kébir au pays est “un pas en direction de la stabilité”. Ahmed Benaïcha, son alter ego ayant sévi à Médéa est du même avis. Outre les troupes de l’ex-FIS, un important service de sécurité était déployé à l’intérieur et à la sortie du hall des arrivées.
Cela même si les islamistes n’ont plus ce pouvoir de destruction, qui en 1992, s’est exprimé à travers l’attentat sanglant… de l’aéroport. Dans les prochains jours, Rabah Kébir se rendra à Collo au chevet de sa mère gravement malade.
Samia Lokmane. Vers le haut.

 

 

Mercredi 29 novembre 2006
Rabah Kébir retrouve ses affaires en Allemagne. Indésirable sur la scène politique nationale. Rabah Kébir semble être indésirable, bien qu’il ait démenti, il y a quelques jours, avoir regagné son asile confortable à Bonn, l’ex-représentant du FIS à l’étranger, a bel et bien revu à la baisse ses prétentions politiques

Il a en effet décidé de tourner le dos à la politique et à son rêve de (re)créer un FIS néo FIS en Algérie. C’est ce que nous a confié hier une source gouvernementale proche du dossier. « Il n’est plus question qu’il reprenne ses activités politiques, les autorités lui ont fait savoir l’impossibilité de cette option en l’état actuel des choses », affirme notre source qui a requis l’anonymat.
Les décideurs ont donc renoncé à jouer la carte Kébir après l’avoir envisagé dans un premier temps. Rabah Kébir a en effet effectué une dizaine d’entretiens avec des hommes politiques et des responsables, notamment le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, avec qui il a passé plus de trois heures, pour tenter d’explorer le meilleur moyen de se remettre en orbite. Si Belkhadem l’avait encouragé au début, lui suggérant même la possibilité d’investir les listes de son parti le FLN, d’après certaines sources, il a fini par le dissuader après la vague d’indignations suscitée par cette perspective au sein de l’opinion. Ce changement de cap a d’ailleurs été perceptible dans le propos du chef du gouvernement à l’ouverture du forum des hommes d’affaires arabes à Alger où il avait balayé clairement l’idée du retour politique de Kébir.
Ahmed Ouyahia était cependant le premier à ouvrir les hostilités en déclarant que « Kébir n’aura pas son parti ». En désespoir de cause, donc, ce dernier a préféré rentrer « chez lui » en Allemagne où il possèderait « de grosses affaires », soutient notre sources. « Vous savez, contrairement à ce que les journalistes pensent, Kébir est loin d’être malheureux de n’avoir pas pu créer son parti, il a des affaires ici et là-bas (en Algérie et en Allemagne) et c’est un homme patient qui saura rebondir le moment venu. » Ce témoignage d’un homme politique qui le connaît bien renseigne assez bien sur les intentions de l’homme.
Le fait est que, depuis son retour à Bonn, au lendemain de la fête de l’Aid, Rabah Kébir n’a plus remis les pieds en Algérie. Il serait cependant « très content » d’avoir pu régulariser sa situation dans le cadre de la charte pour la paix ». D’autres sources indiquent néanmoins que Rabah Kébir aurait été conseillé par Belkhadem d’investir lui et ses « fréres » le parti de Boukhedna, le MEN en l’occurrence, pour ne pas rater les prochaines élections législatives et locales.
La certitude étant que les autorités ont abandonné l’idée de remettre en selle Rabah Kébir. C’est ce qui explique le silence du concerné depuis plus d’un mois sur les questions politiques nationales, lui qui avait repris la tribune en se fendant de déclarations et de commentaires et en animant des conférences de presse.
Amine Makri — LA Voix de L’Oranie . Vers le haut.

 

 

Mercredi 23 Août 2006
Les chantiers de la colère. Lenteurs dans les projets de développement à Collo. Une série de chantiers lancés au chef-lieu de la daïra avancent à pas de tortue. Des projets d’intérêt général sont ballottés entre retard et report. La population locale se plaint et dénonce ce désastre qui se chiffre en milliards de centimes.

La gabegie ne cesse de prendre de l’ampleur dans les différents chantiers ouverts, censés améliorer le cadre de vie des citoyens, qui se transforment en un véritable cauchemar pour les habitants.
Les normes sont bafouées avec, de surcroît, la complicité de ceux qui sont chargés du suivi de ces travaux. Les habitants de Collo parlent de véritable désastre à coups de dizaines de milliards de centimes, dans une ville touristique agressée et transformée en un chantier à ciel ouvert.
Ni les pétitions des citoyens ni les dénonciations de la presse n’ont trouvé écho auprès des pouvoirs publics, à l’exemple de certains travaux qui se font bon gré mal gré, comme l’adduction d’AEP qui a été installée au-dessous de la canalisation des eaux usées. En effet, les ouvriers de l’entreprise Hydro Aménagement ont dû couper un tronçon de la canalisation des eaux usées. Sur les lieux, on a constaté que cette opération risque de provoquer des cross-connexion, un danger pour la santé publique, d’autant que cette adduction alimente tout le centre de Collo. Les démarches des citoyens pour faire venir les techniciens de l’APC et ceux chargés du suivi sont restées vaines. Alors que les ouvriers du chantier éprouvent d’énormes difficultés à remplacer le tronçon du réseau d’assainissement abîmé.
Ces derniers rencontrés sur place ont reconnu les faits mais prétendent qu’ils n’ont aucun autre choix. Les habitants de la cité Mohamed-Cheick se plaignent, quant à eux, qu’une route très fréquentée soit coupée et qu’un trottoir, réalisé tout récemment, soit démoli pour la construction de locaux commerciaux, dans le cadre du programme du président de la République pour la résorption du chômage. La construction de ces locaux dans le peu d’espace qui reste dans certaines cités est accueillie par un mécontentement général de la population. Ni les sit-in ni les marches de contestation n’ont réussi à fléchir la décision des autorités locales.
Par ailleurs, la totalité des routes des cités urbaines et des quartiers populaires est impraticable. Pis, des crevasses parsemant ces routes sont de véritables dangers publics et qui, d’ailleurs, ont déjà fait plusieurs victimes.
Mais la sourde oreille des autorités concernées et l’incompétence, voire la complicité des services de suivi, ont fait que maintenant, ces travaux abandonnés deviennent un obstacle pour l’achèvement des autres travaux, dont le revêtement des routes tant attendu et qui sera le bienvenu avant la saison des pluies.
Boukarine A. Liberté. Vers le haut.

 

 

Jeudi 20 Juillet 2006
Collo, La baie des Jeunes filles polluée ! Le drapeau rouge est brandi non pas pour indiquer une mer houleuse mais une plage polluée, véritable menace pour la santé des baigneurs et aussi l’économie touristique locale. C’est également un véritable gâchis et un cas de l’échec cuisant de la préparation de la saison estivale dans toute la wilaya !

Le dossier de la préparation de la saison estivale n’a manifestement pas été pris au sérieux par les autorités locales et la direction du tourisme de cette wilaya dont les potentialités sont énormes. Une plage que les estivants fuient en plein mois de juillet en raison de sa pollution ne peut qu’être synonyme de la mauvaise, voire l’échec de la mission des chargés du dossier du tourisme local.
Pourtant, des sommes d’argent importantes ont été injectées pour améliorer l’environnement immédiat des sites touristiques et, notamment le nettoyage et l’aménagement des plages.
Malheureusement, la plage de la baie des Jeunes filles de Collo n’a pas eu droit à ce “lifting”. Ce que les estivants n’arrivent pas à comprendre ni à pardonner et trouvent vraiment énigmatique. Les aménagements effectués ont sensiblement amélioré l’esthétique du front de mer. Mais l’essentiel, pour lequel ce site est fréquenté de jour comme de nuit par des milliers d’autochtones et d’estivants, a été complètement ignoré. En effet, l’oued Sial continue de déverser ses eaux usées dans cette plage et les baigneurs se demandent à quoi sert la station de relevage de cette plage et autant de maquillages sur un visage balafré par une géante plaie puante. Depuis le début de la saison des baignades, les Colliotes et les vacanciers n’arrivent plus à profiter de ce don du ciel. Après les méduses qui ont perturbé les baignades durant une semaine, voilà que les eaux usées s’y mettent pour troubler la quiétude des vacanciers. Il ne faut surtout pas s’étonner de voir le drapeau rouge de la Protection civile presque en berne ou pendant lamentablement par l’absence du vent, dominant une plage d’une eau très calme sans vague, de l’huile, car il y a danger, pas de noyade bien sûr, mais de pollution.
La plage de la baie des Jeunes filles est un cas de l’échec de la préparation de la saison estivale dans toute la wilaya. Un effort doit être fourni par les autorités concernées pour rendre à cette plage sa limpidité légendaire. Ceci doit passer par l’association des concernés à la préparation de la compagne d’été à la place des fantomatiques commissions.
A. Boukarine. Liberté . Vers le haut.


Dimanche 25 Juin 2006
Skikda : La production halieutique en nette progression.
Selon un tableau comparatif des rendements obtenus dans les différentes zones de pêche en Algérie avec d’autres régions de la Méditerranée, l’indice d’abondance d’une pêche journalière de crevette rouge, sujet de spéculations au niveau de cette wilaya, est très élevé. Le littoral skikdi dispose du plus important rendement.

Les rumeurs de pillage du corail et de la crevette royale ne semblent pas affecter outre mesure la production halieutique de la wilaya de Skikda. Celle-ci est, au contraire, en nette progression.
L’acquisition de nouvelles embarcations entrant dans le cadre du programme de la relance économique a sensiblement augmenté la flottille au niveau des deux principaux ports, Stora et Collo et, partant, l’amélioration de la production halieutique, notamment les espèces de poissons pélagiques (poissons bleus) et démersales (divers blancs, crustacés et mollusques céphalopodes).
Pour le seul mois de mai, la production totale au niveau du port de Stora, avec ses 20 chalutiers, est de 10 396 tonnes, dont 5 803 de crustacés, notamment la crevette rouge. Alors qu’à Collo avec ses 6 chalutiers, la production est de 3 020 tonnes dont 610 tonnes de crustacés.
Presque la moitié de cette production a été réalisée par les chalutiers acquis dans le cadre du programme de la relance économique. Un tableau comparatif des rendements, obtenus dans les différentes zones de pêche en Algérie avec d’autres régions de la Méditerranée, montre que l’indice d’abondance d’une pêche journalière concernant la crevette rouge, sujet de spéculations au niveau de cette wilaya, est très élevé. Le littoral skikdi dispose du plus important rendement. Actuellement, les spéculations vont bon train dans la wilaya de Skikda concernant, notamment, les crustacés et particulièrement la crevette rouge, qu’on dit disparue des bassins poissonneux de la wilaya à cause de la pollution.
Une inquiétude, d’ailleurs, tout à fait légitime, tant que ce crustacé est quasiment absent des étals des poissonneries de la wilaya, sinon en de très petites quantités et à des prix exorbitants.
Selon des pêcheurs très au fait des rouages du secteur, la quantité pêchée prend généralement les chemins sinueux de l’exportation illégale ou ceux des restaurants huppés de la capitale. Quant aux spéculations concernant le corail, le directeur de la pêche, Salim Zennir, indique en substance : “Le pillage du corail au niveau du littoral de la wilaya de Skikda est au stade de la rumeur, car il n’y a aucune preuve qui permettrait de déclencher une enquête.” Et d’ajouter : “Qu’on nous donne des preuves de ce pillage.”
Enfin, il a révélé que la phase théorique d’une étude effectuée à l’échelle nationale pour l’évaluation des stocks corallifères, confiée à un bureau d’études français, est achevée, alors que le volet pratique sera lancé incessamment.
A. Boukarine. Liberté . Vers le haut.

 

Dimanche 11 Juin 2006
Skikda, Le littoral pollué !
Pour la saison estivale actuelle, dont le coup d’envoi officiel a été donné au début du mois en cours, pas moins de 22 plages sur les 39 que compte la wilaya sont interdites à la baignade.

Contrairement aux saisons précédentes, l’enveloppe financière allouée par la wilaya est relativement importante, notamment avec la participation conséquente de la commune de Skikda qui a débloqué une somme de 20 millions de DA pour l’entretien et l’aménagement de ses plages. Presque autant que le montant de l’enveloppe financière allouée par la wilaya.
Les opérations effectuées touchent au réaménagement des postes de secours, des cabines sanitaires, des accès aux plages et à l’alimentation en eau potable et en électricité. Cependant, le nombre des installations et des équipements reste très insuffisants eu égard aux centaines de milliers d’estivants qui fréquentent chaque été un littoral long de 250 km de plages, criques et calanques. la plaie qui infecte ce sublime littoral, à l’instar des autres villes côtières du pays, reste le déversement des eaux usées en mer où on recense 29 points de rejet qui polluent, notamment les plages de Skikda et de Filfila. Sachant que pour des problèmes de pollution — notamment par manque d’accès —, 22 des 39 plages que compte la wilaya sont interdites à la baignade.
La mégaplage de Ben M’hidi, longue d’environ 5 km, appelée communément “Jeanne-d’Arc”, a été pour cette année divisée en trois plages afin d’offrir le maximum de sécurité et de prestations, en l’occurrence le renforcement des postes de secours par le recrutement de surveillants de baignade supplémentaires. Au niveau de la commune de Skikda et celle limitrophe de Filfila, le problème des rejets des eaux usées et de mercure du complexe pétrochimique sera certainement réglé après l’achèvement des travaux et la mise en exploitation de la station de traitement et d’épuration des eaux usées, la première du genre dans cette wilaya, qui permettra en outre la réhabilitation de 9 autres plages relevant des communes de Skikda et de Filfila.
Si les plages du littoral ouest de la wilaya de Skikda ne souffrent aucunement des effets de la pollution étant éloignées des pôles industriels et urbanisés anarchiques, il n’en demeure pas moins que l’absence d’opérations d’ouverture d’accès au niveau de certaines plages ne facilite guère leur fréquentation par le grand public. En effet, cette partie du littoral de la wilaya de Skikda, qui s’étend de la daïra de Tamalous jusqu’à oued Z’hor, aux confins de la wilaya avec celle de Jijel, via les plages enchanteresses de Collo, dispose de dizaines de petites plages sauvages à mettre en valeur.
L’achèvement des travaux, en arrêt actuellement, de la route du littoral entre Collo et Bougaroun, désenclavera ces sites touristiques d’une beauté inimaginable.
Par ailleurs, le tourisme et l’économie locaux sont indissociables et leur rentabilité dépend de la capacité managériale qui doit être à la hauteur de l’investissement consenti. Or, il se trouve que l’effet escompté reste toujours en deçà des prévisions. Durant la saison estivale précédente et selon un bilan officiel, 9 millions de baigneurs (à ne pas confondre avec touristes !) ont fréquenté les plages de la wilaya. Ils sont, pour la grande majorité d’entre eux, des excursionnistes qui viennent pour une journée de baignade sans effet notable sur l’économie, sinon la collecte de tonnes d’ordures qu’ils laissent à leur départ.
Il n’y a qu’à voir ce que deviennent les deux grandes plages de la wilaya, celles de Teleza de Collo et Ben M’hidi de Skikda, en fin de journée, pour découvrir l’ampleur du préjudice causé.
A. Boukarine. Liberté . Vers le haut.

 

 

Mercredi 17 Mai 2006
Le bulldozer passe à la vitesse supérieure ! Démolition d’habitations illicites et “Degourbisation” à Collo. Au moment où l’opération bat son plein dans certains quartiers, de nouveaux squatteurs n’ont pas hésité à ériger à leur tour… de nouveaux “gourbis” et autres habitations illicites qui seront détruits à la prochaine campagne.

Collo, ville balnéaire située dans la très convoitée bande côtière, ne compte, officiellement, que 35 habitations illicites à démolir sur l’ensemble de ses tissus urbains, à urbaniser et non urbanisables pour se reprendre la terminologie du Pdau. Or, il suffit de longer la route reliant le petit port jusqu’aux limites de la commune de Kerkera et la bretelle allant de l’école de pêche jusqu’au fameux camp de toile numéro deux en passant par l’hôtel Torche pour se mettre à l’évidence que des terrains à vocation agricole et touristique il en reste peu. Quand on sait que la majorité de ces assiettes sont des biens domaniaux, on ne peut que saisir l’ampleur du drame.
La campagne de “dégourbisation” entamée, depuis janvier dernier à Collo, a atteint ces derniers jours, selon une source locale, sa vitesse de croisière avec la multiplication des opérations manu miltari pour déloger les familles qui ont squatté des espaces et transformé les sites en taudis
Timide au départ, avec un total 6 constructions détruites, ces opérations ont vite été multipliées, pour atteindre 19 constructions rasées, depuis le début du mois de mai. L’action menée par les services de l’APC, en collaboration avec l’inspection de l’urbanisme, de la Protection civile et des forces de l’ordre, est toujours en cours et touchera toutes les constructions illicites créées depuis 2004, selon le P/APC de Collo, soit un total de 35 habitations implantées dans différentes cités de la ville et particulièrement au niveau de la zone d’expansion touristique (ZET) de Collo. Les squatteurs, venant, notamment, des massifs montagneux, ont profité du laxisme des autorités locales pour s’implanter, sans s’inquiéter outre mesure des conséquences. D’autant que le prétexte de la situation sécuritaire ne peut être avancée de nos jours. Selon notre interlocuteur, la campagne de “dégourbisation” s’est effectuée sans difficulté si on excepte un seul cas, se disant disposer d’un permis de construire. Ce dernier a, d’ailleurs, poursuivi l’APC de Collo en justice en référé et en administratif.
Toutefois, aussi paradoxale que cela puisse paraître, alors que cette opération de destruction des constructions illicites bat son plein, d’autres indus occupants sont venus s’implanter au niveau de la colline de “Tapana”, un mont forestier qui surplombe la ville et qui a toujours été préservé comme un site de détente et de villégiature des randonneurs. Le P/APC que nous avons interpellé sur cette situation, évoque le terrain non carrossable pour permettre à la rétrochargeuse d’y accéder. Sauf que “la procédure administrative devra être lancée pour que ces implantations ne prennent pas l’ampleur que connaît le ZET de Collo”. Et d’ajouter : “Le chiffre de 35 habitations illicites ne concerne que celles enregistrées depuis 2004.” Sur instruction de la tutelle, “seul l’habitat illicite érigé ces trois dernières années est concerné par les mesures de démolition.
Le reste suivra ultérieurement”, a tenu à nous préciser le premier responsable de la commune. Le charme de la ville de Collo est qu’elle fut jusqu’au début des années 1990, une ville propre et sans aucun bidonville. Aujourd’hui, ce sont la saleté et les constructions anarchiques à l’image hideuse qui font son point faible. Censés être zone à vocation touristique et agricole, les sites de Boumhadjar et Ouled Mazouz voient pousser sur leur sol des masses de béton. Le comble, c’est que ces agressions se font par des personnes démunies de titres de propriété.
Entre les chiffres de l’administration, 35 cas, et ce qui se voit sur le terrain, l’écart est énorme.
Boukarine A. Liberté . Vers le haut.


Mercredi 08 Mars 2006
Scènes de violence à Collo. Après l’affichage de la liste des bénéficiaires des logements sociaux. Les actions de protestation sont quasi automatiques à chaque affichage. Les émeutiers accusent les membres de la commission de dépassement.

La ville de Collo a connu, et pour la première fois, des scènes de violence à l’occasion de la publication de la liste des bénéficiaires des 234 logements sociaux locatifs.
Les émeutiers ont investi, dès les premières heures de la journée avant-hier, l’unique route d’accès à la ville pour la fermer à la circulation à l’aide de barricades de fortune. C’est la composante de la liste qui, semble-t-il, a motivé les dizaines de jeunes à descendre dans la rue. Certains pour protester contre leur exclusion, d’autres pour dénoncer ce qu’ils qualifient de dépassements commis par la commission.
En retard de plus de deux années, la liste a été finalement libérée avant-hier. Il s’agit de la première distribution durant tout le dernier quadriennal. Durant toute la matinée, des heurts entre manifestants et policiers ont eu lieu sur la route de la corniche lorsque ces derniers, assistés de renforts venus des villes avoisinantes, ont tenté d’ouvrir la route. Cette dernière ne fut débarrassée des barricades que vers les coups de 16 heures après la dispersion des jeunes à coup de matraque. Au niveau des urgences hospitalières, heureusement, aucun blessé n’a été déploré. La liste, qui a attisé la colère de la population, comprend, certainement, des noms que l’application fidèle des textes auraient exclu d’office mais, et pour la première fois, des collins, dont certains sont déjà grands-pères, ont bénéficié de logements.
Durant les années 1980 où les quotas distribués étaient importants, ce sont surtout des personnes habitant d’autres régions, si ce ne sont pas carrément pas des immigrés, qui ont profité de cette forme déguisée de distribution de la rente. Le logement à Collo est un véritable problème. La difficulté dépasse celle des autres villes du pays. La moyenne de livraison par an, tous types confondus, ne dépasse pas les 10 unités. Le pire est que le participatif et le locatif amélioré, fer de lance de la politique du programme de 1 million de logements, sont inexistants à Collo. C’est pourquoi les scènes de violence d’hier constituent beaucoup plus un cri de total désespoir qu’un acte revendicatif. Il l’est surtout que la région connaît une grave récession économique sans précédents malgré que la tendance nationale est à l’optimisme. Ville de pêcheurs, durant toute la semaine qui a précédé les émeutes, le poisson, première richesse de la cité, fut rare au point où le kilogramme de la sardine était cédé à 140 da. L’activité est au ralenti au point où pour une cité de 30 000 habitants, le seul vendeur de beignets travaille une saison sur deux. La dernière saison estivale fut un autre désastre économique avec moins de 2 000 touristes enregistrés réellement, loin des fantomatiques 2,5 millions (égal au nombre des pèlerins) affiché par les autorités qui semblent confondre calcul et danse virtuelle avec les zéros. À noter que la commune est sous-gérée depuis plusieurs années. Après une longue convalescence, le P/APC est, depuis deux semaines, sous une condamnation à la suite d’un procès de 6 mois ferme, qui a duré une année.
D’ailleurs, elle est la seule ville au monde dirigée par un maire condamné par la justice. Toutes ces données fragilisent la confiance et rendent le recours à la manifestation de rue, qui reste condamnable dans le principe, un ultime recours.
Mourad KEZZAR. Liberté . Vers le haut.

 

 

Lundi 23 Janvier 2006
De nouvelles révélations : AFFAIRE DE LA FERRAILLE DE COLLO. C’est ce mercredi que le P/APC de Collo, un de ses adjoints et des employés de la commue comparaîtront devant la justice suite à la divulgation de l’affaire de la ferraille.

Il y a une année de cela, la justice s’est emparée du dossier à la suite d’informations parvenues aux services compétents portant dilapidation de biens publics, entre autres. Selon les premières informations, appuyées par des photos sur l’état du matériel, ayant abouti au déclenchement de l’enquête, l’APC de Collo aurait vendu, au mois de mai 2004 aux enchères, un lot d’engins de travaux publics (dont rétrochargeuses) réformés pour la modique somme de 120 000 DA (pour l’expertise, le prix de cession est au moins de 5 000 000 DA). Le P/APC (FLN) ainsi que l’un de ses adjoints (Islah) et des employés de la commune seront alors mis en examen par le représentant du parquet. Toutefois, du jour de la divulgation des premières informations à la veille de la tenue de la première audience, de nouvelles révélations sont venues s’ajouter aux premières.
Ainsi, premièrement, les opérations d’inventaire du matériel, la délibération de l’assemblée portant mise en vente du matériel et la réalisation de la vente se sont effectuées alors que le P/APC était en exercice de ses fonctions et non lors de sa convalescence, soit avant juillet 2005. Seul le retrait du matériel déjà vendu s’est effectué durant son absence. Or, le délit, s’il y a délit, n’est pas dans l’enlèvement du matériel mais dans la procédure de vente. Deuxièmement, le lot de matériel, presque dans sa totalité, n’a jamais appartenu à l’APC de Collo. Troisièmement et pour reprendre un élu local, la vente s’est déroulée virtuellement. En effet, la séance de vente n’a pas eu lieu à Collo mais dans une autre commune, soit celle du Harrouch sans la présence des élus locaux. Quatrièmement, vendu au mois de mai 2005, pour un montant de 120 000 DA, le matériel a été enlevé au mois d’août de la même année. Le chèque de vente n’a été remis que 6 mois après, soit au moment de l’ouverture de l’instruction. Enfin, cinquièmement, et c’est le plus grave, car il peut convaincre les juges qu’il y a eu, dès le départ, une préméditation, le dossier de délibération était, jusqu’à une date récente, introuvable. C'est-à-dire plus de traces sur les éléments ayant abouti au délit, s’il existe. En plus de ces faits, selon nos sources, le secrétaire général de la commune a été tenu par le P/APC, et dès le départ, loin de cette opération. Pourtant, il est le seul garant de la légalité de la procédure. Alors, le maire peut-il assumer mercredi prochain ce choix délibéré ?
D’autre part, le maire et dans un entretien téléphonique juste après l’ouverture de l’instruction s’est dit “étonné par l’ampleur qu’a pris une simple affaire de vente de ferrailles” et que toute la documentation prouvant son innocence est disponible à son niveau. Effectivement, et jusqu’à preuve du contraire, il reste innocent. À noter que malgré le fait que les élus impliqués dans cette affaire sont mis en examen et comparaîtront en qualité de coupables et non de témoins dans une affaire de dilapidation, la tutelle n’a pas jugé utile de leur enlever leur immunité. Pourtant, l’ex-P/APC (RND) a été suspendu puis déchu de ses fonctions une fois mis en examen pour une simple affaire de recours abusif à la force publique afin d’évacuer des indus occupants de biens publics. Alors deux poids, deux mesures ? Une faille qui aurait fait peser des soupçons de partialité des services de la wilaya chez l’opinion publique locale. Heureusement que dans la région, la justice s’est faite une bonne réputation de partialité et d’étique.
Mourad Kezzar. Liberté Vers le haut.

 

 

Dimanche 15 Janvier 2006
Voyage poétique dans la ville : “fascination d’une mémoire colliote” de Mohamed Salah Belabed.
Mohamed Salah Belabed vient d’éditer, à compte d’auteur, “fascination d’une mémoire colliote”, un recueil de poésie composé de treize poèmes.
À travers les douze premiers, Belabed plonge dans son enfance aussi profondément que "le moi colliote" en allant par moments visiter les bas-fonds de la mémoire collective et aussi loin que l’histoire de l’ancien comptoir phénicien le permet.
M. S. Belabed, qui est à sa première œuvre littéraire, entame le recueil par un hymne à sa ville natale. Dans Collo et Écolier, il revient se ressourcer “sur la route qui joint la ville à Tamanart”. Comme tous les anciens jeunes écoliers de Dar Ameur, il ne peut effacer de sa mémoire le seul repère de l’époque, Dar El Banka, tout en nous gratifiant de cette belle photo souvenir : “par une matinée glaciale de novembre, l’écolier partait pour la classe du matin dès l’aube à la suite de son père dans l’ombre ; tout de blanc vêtu, son chèche en or satin.” Redevenu enfant, il entreprend un long voyage, dans Chullu, à travers le temps, pour se retrouver à 430 ans avant notre ère. Et Belabed “croit entendre encore des galères équipées” quand il est vite ramené à un présent “briseur de rêves”, car ce passé fort de grandes épopées n’a de traces ni dans l’architecture contemporaine de la cité ni dans les mentalités des nouveaux colliotes, un trésor que, peut-être, “(…) le Charka en colère emporta dans ses eaux”.
Ce feed-back est raconté avec plus de détails dans le retour à la presqu’île. S’il égaie un moment, notre poète “du navire, je contemple ce pays si beau ; la verdure des collines, le soleil lumineux ; brille en harmonie avec l’azur des cieux…”, il l’enveloppe de cette mélancolie qui s’empare de vieux amoureux à la rencontre de l’aimé perdu. “Soudain, comme si le temps a suspendu son vol ; une larme sucrée coule sur ma joue en silence ; dans l’émoi du tête-à-tête avec l’adorable sol”, soupire-t-il.
Et Belabed part dans un travelling à travers le temps, balayant une baie des jeunes filles qui fut la baie aux jeunes filles, pour reprendre Fatiha Souiki. “Au bord de la baie, les filles emportées par la joie ; glissent comme des signes ; sous la blancheur des voiles.”
Dans un délire d’amoureux, il voit “au bord de la crique, dans ce fluide miroir ; la jeune Anna Grégoire (Greki) par le soleil doré ; dans le chaste silence ; elle venait s’asseoir ; sur le rocher embaumé ; par l’air du soir ; exalter les charmes de sa page adorée”.
Même la vue de l’horloge de la presqu’île qui rythmait à l’époque, la vie des colliotes éveille chez lui des souvenirs d’enfance qui sont très vite dissipés car, depuis, “les anges dorment à poings fermés jusqu’au matin ; la pendule n’émet plus les sons d’autrefois”.
Dans Les quatre triolets, le poète donne par quatre la preuve de la beauté de sa ville chérie. Toutes les saisons “vont” à Collo sauf celle des pluies quand les orages grondent de Dambo à Benzouite. “La presqu’île en hiver dans la hantise et la détresse ; sur de rudes rochers son flot gémit sans cesse.”
La hantise de l’hiver est aussi présente dans “une brume hivernale sur la presqu’île”.
Il transcrit en vers ce que les grands-mères racontaient, Ras el aam oua el liali, aux bambins autour du kanoun. “Une lumière pâlissante alourdie par sa mort ; la presqu’île enlace la colline de Dombeau ; la nuit s’avance à grands pas, en plein essor ; la cité semble une nécropole, peuplée de tombeaux.” La relation entre le colliote et l’hiver, d’une part, et la mer houleuse, d’autre part, a toujours été marquée par un mélange d’admiration et de peur.
Le dialogue entre la mère et son unique fils rescapé dans La veuve de Bougaroun, l’illustre bien. “Viens, dit-elle, dans la tempête ; viens, écouter mon poussin ; la sauvage et cruelle bête ; qui gémit parce qu’elle a faim ; cette mer lâche et perfide ; de ton père est le grand tombeau ; l’enfant d’une voix timide ; dit en soupirant : que c’est beau !”
Le poète aux dernières heures de son voyage à travers le temps se souvient, dans Ali Belabed mon frère, de son aîné, martyr de la révolution, mort sous la torture au Tabana.
“Au regard du Tabana surgit une douleur soudaine ; réveillant une plaie que je voulais saine ; je redeviens enfant à l’âge de onze ans à peine ; adepte de Némesis, le cœur empli de haine.”
Une haine qui n’a d’égard que pour la stature de la mère courage et du père fier stoïque. Cette maman “chargée par les ans, cheminant lentement ; vers le delta du Cherca, le beau lac dormant ; environné de prairies fleuries de lauriers roses ; ici ! Héros parmi les héros, son fils repose”. Ce père, lui, lors de l’annonce de la mort de Ali, “il se courbe, se prosterne le front en terre ; levant les bras au ciel et récite des prières ; se retourne vers ma mère qui dans sa peine a crié ; lui dit : Dieu donne et reprend et continue de prier”.
Après s’être rappelé ces durs moments, M. S. Belabed arrive au terme de son feed-back dans sa ville natale par un arrêt sur les images du présent. Il se réveille dans “la ville déchirée” d’aujourd’hui et ne peut que constater les dégâts. “Ta glorieuse épopée semble une tragédie ; qui se joue en un acte grandeur nature ; dans la cité numide reléguée en lieu-dit ; où les évidences se travestissent en parodies ; et l’audace pugnace détrône la haute culture”, pleure-t-il. Des larmes chaudes, ils les versent sur le sort de sa cité défigurée, comme c’est le cas de la placette. “le rond d’eau tari, où buvait les hirondelles ; les moineaux nichent dans les murs ébréchés ; le vieux jet d’eau pleure un absent éternel ; la colombe en sanglotant disparaît à tire d’aile ; au cœur du square émerge un puits asséché.”
Les causes de cette clochardisation sont peut-être multiples, mais l’exode en est l’essentiel, selon notre poète. “La presqu’île attirante dans sa beauté navrée ; dans ses entrailles l’exode planté comme un glaive ; engluée dans le chômage, brimée et désœuvrée ; une mère séparée de ses enfants à peine sevrés ; son cri vibre les ondes, puis meurt dans les grèves”, fait-il remarquer avant de faire l’ultime serment. “Tu restes le meilleur souvenir dans notre mémoire ; la ville où il nous plaît de nous rendre et nos jambes conduisent ; ensemble nous avons parcouru une page de ton histoire ; et interrogé le passé dans ton fluide miroir”.
Le recueil de Mohamed Salah Belabed peut être consulté dans la rubrique culturelle du site Internet de Collo édité par Mourad D. Chetti.
Mourad KEZZAR. Liberté . Vers le haut.

 

Août 2005 : Le port de Collo bientôt ouvert, Le redémarrage économique peut commencer…
• La pêche constitue une des vocations consacrées de la région avec l’agriculture et le tourisme
• 2.000 pêcheurs et une unité d’empaquetage de poisson étaient à l’arrêt.

Les habitants de Collo attendent avec impatience la réouverture du port de plaisance qui a de tout temps été le cœur de l’activité économique de la région et une source de vie pour bon nombre de familles.
On apprendra par la bouche de M. Bouasla, président de l’APC de Collo, qu’il sera bientôt réceptionné après achèvement total des travaux d’extension et de modernisation engagés depuis quelques mois. Ces travaux ont actuellement atteint un taux de réalisation de plus de 90% et on prévoit un aménagement qui portera les capacités du port à plus de 100 embarcations constituées de 5 chalutiers, 50 sardiniers, et 50 petits navires.
Cette mesure tombe à point nommé et ouvre de grandes perspectives pour la région qui compte l’activité de pêche parmi ses vocations prédominantes aux cotés du tourisme et de l’agriculture. Le nombre de pêcheurs qui frôle les 2.000 artisans à Collo pourrait ainsi connaître une courbe à la hausse diminuant ainsi le taux de chômage qui avoisine les 29% (3.052 chômeurs).
Hormis les petits métiers artisanaux et touristiques qui en découleront, la réouverture de ce port promet un redémarrage économique pour toute la région, notamment après la mise en branle des programmes de soutien à la relance économique engagés par l’Etat. D’ailleurs, des décisions d’octroi d’aides ont été avalisées par les autorités au profit des jeunes promoteurs pour l’acquisition de 10 chalutiers, 15 sardiniers, 17 petits navires, ainsi que pour la création d’un atelier de construction navale, et d’une direction de transport frigorifique. Des formations spécialisantes sont également programmées par les autorités au titre du programme pour la relance économique, nous apprend-on.
L’activité de pêche a, soulignons-le, reçu un coup dur durant la dernière décennie qui a vu le retrait de bon nombre de pêcheurs de la région. On ne recense pas moins de 946 pêcheurs ayant arrêté l’activité depuis plus de trois années et ce, en raison de l’insécurité et de l’absence d’une prise en charge de la part des autorités locales. Les habitants de Collo espèrent également la réouverture de l’unité d’empaquetage de poisson qui était elle aussi à l’arrêt depuis des années.
A.F. Vers le haut.

 

Samedi 13 Août 2005
A Collo, avec les victimes du terrorisme. Entre l’insaisissable bleu azur et les majestueux monts de Dambou et El-Djerda à quelque 70 km de Skikda s’érige une petite commune. Avec à peine 24 km2 de superficie et une population de 35.000 habitants, la belle Collo, une des plus anciennes communes d’Algérie (1889), fait aujourd’hui rêver ses visiteurs nationaux et depuis peu étrangers…

L’année précédente, pas moins de un million d’estivants s’y sont rendus, un chiffre qu’on qualifie de «retour en force» après une léthargie tenace et de plus en plus appauvrissante.
Collo ou «El-Koll» doit son nom à la forme de ses reliefs semblables à une jarre pleine d’eau. D’en haut, sa splendide crique se dessine au centre de la «jarre» et ses abords sont minutieusement tracés par le fameux massif de la région. Un massif qui a fait couler beaucoup d’encre… et de sang.
L’arrêt total de la dynamique touristique qui fait une des activités les plus en vue dans la région, aux cotés de la pêche et l’agriculture, a fait que des familles entières se sont retrouvées sans ressources et en proie à un mouvement terroriste pénalisant. Collo qui a en effet vécu au rythme d’une barbarie terroriste des plus indescriptibles semble aujourd’hui renouer avec une quiétude qui paraissait autrefois utopique.
La population se souvient très bien des faux barrages dressés périodiquement dans la région et ses périphéries. Hadjar Mefrouche, Aïn El-Kechra, Ouled Atia, Oued-Zhor sont autant de régions qui sont tristement sorties de l’anonymat pour devenir systématiquement associées aux actes terroristes. Désertées par la population, ces bourgades connaissent aujourd’hui un retour progressif de ses habitants après avoir été contraints à un exode rural sans précédent. Même le centre de formation professionnelle de la région reconverti en caserne militaire durant les années de braise, a retrouvé depuis peu sa vocation initiale.
Collo respire de nouveau… Est-ce la fin de la tragédie à Collo? Cette population reste convaincue que le pire est passé et que des jours meilleurs attendent la région.
Collo tente aujourd’hui de rapprocher les uns et les autres à travers des rencontres qu’organisent les différentes structures de soutien à la réconciliation nationale. La dernière en date tenue en juin par une ONG a permis de réunir victimes du terrorisme, repentis et parents de terroristes autour de la même table pour discuter de l’avenir de la région. De même, l’organisation des victimes du terrorisme fait de cet objectif son cheval de bataille et œuvre, d’après son responsable de wilaya, à apaiser les esprits et à rassembler la communauté de Collo autour d’un objectif commun et ce, en favorisant le principe du dialogue direct.
Réconciliation signifie justice sociale
La tâche paraît à première vue facile. Après une décennie noire, la population se cherche et aspire certes à un avenir meilleur fait de sécurité et de paix. Mais au dire de M. Noureddine Belguessab, un représentant de l’organisation des familles victimes du terrorisme, la question est beaucoup plus compliquée que cela. Ceux qui bravaient le terrorisme des carnages et des massacres font aujourd’hui face à une pauvreté et à une précarité sociale qui ne font qu’empirer les choses. «Elles sont nombreuses les familles qui restent dans le besoin et dont la situation sociale n’a pas été pleinement prise en charge», souligne le responsable. Ces familles aspirent à une justice sociale «et à rien d’autre…».
Les efforts de l’Etat en faveur de cette frange de la société hautement vulnérable sont, d’après le responsable, indéniables mais restent malheureusement insuffisants. Toute une partie jugée considérable de cette population est restée en marge de cette dynamique, souligne M. Belguessab. «Près de 40% de la population victime du terrorisme vit encore dans la misère» et ce, sur un total de 3.000 familles victimes du terrorisme adhérant au mouvement à Skikda. Le nombre de victimes s’élève quant à lui à 1.500 au niveau de cette même wilaya. Ce chiffre n’est pas encore précisé à Collo où on peut parler d’un nombre incalculable de victimes comme on peut les limiter à seulement une dizaine de personnes…
Nous l’avons rencontré au lieu-dit le Grand Boulevard. Une allée de plusieurs kilomètres donnant sur une plage ornée de parasols et conquise par des familles venues courtiser l’une des plus belles côtes algériennes. Visiblement anéanti et portant encore des séquelles psychologiques bien visibles, Amine, un jeune de 35 ans, a reçu une balle en plein thorax. Il se retrouve aujourd’hui chômeur et sans ressources, mais il ne regrette rien. «L’Algérie avait besoin de ses fils et on a répondu présents…Qui d’autre l’aurait fait à notre place ?», confère t-il. La réconciliation nationale est pour Amine un projet qui porte déjà ses fruits et auquel toute la population adhère … Mais faut il encore espérer une attention particulière de la part des autorités. «Toutes mes demandes de logement social sont demeurées sans réponse », dira-t-il…
Membre d’une famille composée de 6 filles et 4 garçons et résidant dans un appartement de trois pièces, Amine est revenu à la case départ. «Je n’ai même pas de garanties pour ouvrir droit à un projet ANSEJ » dit-t-il. Il essaye tant bien que mal de gagner sa vie en activant dans des petits métiers par ci par là «…On bricole à 35 ans», dit-il avec un sourire qui en dit long.
La dernière demande de logement qu’il a déposée en 1999 reste elle aussi sans suite. Les programmes de soutien aux couches défavorisées se succèdent et Amine perd tout espoir d’être un jour placé dans une liste de bénéficiaires de logements sociaux. «Ce qui nous démoralise le plus, c’est de sentir à chaque moment qu’on est marginalisé et repoussé au moment où des gens qui se sont enfuis à l’étranger trouvent très bien leur compte ».
Des centaines de jeunes comme Amine vivent au jour le jour et sont aujourd’hui victimes d’une bureaucratie qui s’est rapidement substituée, au terrorisme. «Nous sommes maudits et nous le resterons apparemment toute notre vie» conclut-il avant de nous proposer d’aller voir un cas qui dépasse de loin le sien. « Venez voir la situation des vraies familles victimes de terrorisme…Venez et vous verrez » dit-il.

Une vieille malade et six bouches à nourrir…
Nous n’attendons pas longtemps avant que l’ami de Amine, vienne nous récupérer à bord de sa Maruti noire. En arrivant au quartier Ouled Maâzouz, Amine demande à son ami de s’arrêter pour demander l’adresse exacte de la famille Baiker. Il ne trouvera pas trop de difficulté pour retrouver la vieille bâtisse où réside El-Hadja Zoubida Zerkout avec ses 6 petits enfants.
En ouvrant la porte, la petite Amira nous regarde avec des yeux méfiants. «Où est ta maman ?» lui lance Amine en s’éloignant de la porte. «Je n’ai pas de maman» dira-t-elle avant de répondre à une vieille voix qui provient de l’intérieur. «C’est des gens que je ne connais pas…».
Nous entrons dès lors dans la petite cour de la maison…et quelle maison ! Simplement des murailles peintes en bleu et deux chambres quasiment vides.
Amine décide de nous attendre dehors en nous demandant de ne pas tarder. Nous nous dirigeons vers hadja Zoubida, la seule adulte de la petite famille. Allongée à même le sol dans un coin épargné par le soleil, Hadja Zoubida nous accueille avec ferveur. «Bienvenue mes filles, comment allez-vous?». Sans même demander qui nous étions ou ce que nous lui voulions, elle nous parle de sa maladie. « J’ai pris tout mes médicaments mais la douleur reste intacte » dit-elle avant d’enchaîner : « Je n’ai même pas pu laver ce linge… » lance-t-elle en jetant un regard sur l’énorme bassine remplie de vêtements qui lui tient compagnie... «Laisse, c’est moi qui les laverai» rétorque la petite Amira qui n’a que 6 ans.
Rentre ensuite Khaled, l’aîné, ou l’homme de la maison qui ne dépasse pas les 17 ans. Khaled a quitté l’école pour travailler mais lui aussi ne fait que « bricoler ». Encore une famille qui a tout perdu et qui vit au jour le jour. Mais il ya des jours où ils n’ont même pas de quoi nourrir les cinq autres petits, d’après un voisin rencontré dans le quartier.
C’est ainsi depuis huit ans, lorsque le sort a voulu que les parents de ces enfants soient assassinés par un groupe terroriste. La mère était enseignante et le père travaillait à la mairie. Depuis leur disparition, El hadja Zoubida a pris en main l’éducation de ses petits-enfants…Une mission qu’elle arrive difficilement à accomplir.
Malgré une situation extrême, El-Hadja Zoubida ne parle ni d’assistance sociale ni d’aide de l’Etat. Elle ignore tout de ce que les pouvoirs publics ont assuré sous forme de soutien aux victimes du terrorisme. Elle se fie à Dieu et espère recouvrer sa pleine santé pour continuer à élever ses petits ou comme elle préfère qualifier de « lamana».
Nous lui expliquons qu’il faut se rapprocher des services de la commune pour signaler son cas. C’est alors qu’elle nous annonce qu’elle a demandé de l’assistance pour l’achèvement de ce qui reste de la maison que les défunts ont commencé à ériger. Sa requête est restée sans suite. «Je ne pense pas à la nourriture ni à une quelconque pension, je veux juste donner un toit à ces pauvres malheureux avant de mourir» dira-t-elle les larmes aux yeux. Parler de réconciliation n’est pas le point fort de cette vieille affaiblie par la maladie .«Tout ce qui apporte du bien au pays et à nos enfants est le bienvenu », dira t-elle.
Des cas comme celui de la famille Bekail, il y’en a beaucoup et pas seulement à Collo. M. Belguessab en sa qualité de représentant des victimes du terrorisme affirme que sa structure qui se charge de prendre en main les problèmes de ces familles trouve de plus en plus de difficulté à répondre aux doléances et ce, face à une administration souvent peu compatissante et parfois même pervertie par les agissements bureaucratiques.
Une loi et un statut particulier…
Selon certaines victimes du terrorisme rencontrées à Collo, la loi récemment proposée par l’organisation des familles victimes du terrorisme attribuant à ces dernier un statut particulier pourrait leur assurer un minimum de justice et écarter tout risque de bureaucratie administrative qui fait que cette frange soit parfois éloignée des programmes d’assistance sociale si ce n’est complètement négligée. «Avec un statut particulier, nous n’aurons plus cette impression de mendier mais ce sera dès lors un droit consacré par la loi» assènent-ils. Ce projet fournit un cadre réglementaire et organisationnel aux actions de soutien à ces familles qu’elles soient d’ordre matériel ou moral.
Ainsi, un regard particulier sera porté à ces familles, notamment dans les programmes de développement durable, d’octroi de logements sociaux, d’assistance aux chômeurs, de prise en charge des handicapés et autres formules de soutien initiées par les autorités. Des formules applaudies par la population défavorisée et sur lesquelles reposent tant d’espoirs.
De notre envoyée spéciale Fadéla A. Photo : Nesrine T. Vers le haut.

 

Mardi 02 Août 2005
10 ans déjà ! Hommage à Naïma Hamouda, La journaliste courage.
Naïma Hamouda, journaliste à « Révolution Africaine » a été assassinée le 2 août 1995 à Saoula. Les criminels ont logé trois balles dans sa poitrine. La horde assoiffée de sang l’a coiffée d'un foulard comme si son visage sans vie n'avait pas encore assouvi toute leur rage de semeur de mort.
Une petite tête brune, des yeux rieurs, un accent annabi prononcé, des anecdotes à la pelle. Elle était tout cela quand elle a commencé la profession du journalisme. Mais, elle n'était plus tout cela quand elle a été contrainte de nous quitter en août dernier dans l'horreur la plus totale. Le corps de Naïma ne fut découvert que 11 jours après l'horrible forfait. Naima a toujours eu peur de la solitude, est morte seule.

Elle ne pensait jamais qu'elle était sur la liste des journalistes à abattre «je n'ai pas peur des terros. Je ne partirai pas de sitôt. Et mes études de cinéma, vous les avez oubliés ? Je ne suis qu'au début de ma carrière », disait elle du haut de ses trente et un ans.
Naima avait une telle rage de vivre qu'elle semblait éternelle. Ce petit bout de femme fraîche émoulue de l'institut des langues étrangères (licence en francais) a quitté Collo, sa ville natale en 1991 pour Alger, ou elle pressentait vivre l'une des plus fantastiques aventures de sa vie: la presse. Par ce biais, disait elle, elle découvrirait la vie, la communication et surtout la liberté d'expression, trop longtemps confisquée à son avis. Choisissant la rubrique culturelle, elle put donner libre cours à sa passion en s'engouffrant dans le métier avec toute la vigueur que requiert la jeunesse.

Ses sujets de prédilection étaient le théâtre et le cinéma. Son entretien avec feu Abdelkader Alloula, une autre victime du terrorisme aveugle, une autre perte pour le monde de la culture, restera dans les anales de la presse. Naima a été par ailleurs l'une des rares journalistes algériens à «vivre » le festival de cannes. A son retour, elle était autre. Elle avait côtoyé les grands du 7e art, elle avait tâté du cinéma.

Peut-être parce que trop amoureuse de sa liberté, Naima dut faire face à de nombreux obstacles dans sa vie professionnelle. Ce qui la contraint à errer d'une rédaction à une autre. Ceci ne la démoralisait jamais, ne l'empêchait pas de continuer à se battre pour s'imposer et s'affirmer.

Naima était très forte de caractère. Originaire de Collo, elle en chantait souvent les louanges et menaçait ceux qui osaient la contrarier : un pamphlet suivait illico presto.

Quand les choses ont commencé réellement à se gâter, quand les journalistes, au nom d'une logique barbare, devenaient des cibles privilégiées pour les terroristes, une question principale s'est posée dans la corporation, fallait-il partir sous des cieux plus cléments ou rester au pays en dépit de tous les dangers ?

Naima a clairement exprimé son désir de rester en Algérie.

A partir de cet instant, elle entamera une délicate et non moins dangereuse mission du journaliste version terrorisme. Au risque de surprendre. Naima, la vivait sereinement. Ses armes étaient son courage et sa foi en dieu. Elle ne dérogea en rien à ses habitudes, signait toujours avec son nom ou avec des initiales aisément reconnaissables.

Mais, avec une épine difficile à arracher, le problème du logis revenait sans cesse dans ses propos et assombrissait quelque peu ses horizons. Elle n'a jamais droit à un logement (chambre d’hôtel, NDLR) sécuritaire comme ses autres collègues car elle n'a jamais eu le temps d’être recrutée définitivement dans un quelconque canard (journal, Ndlr). N'y ont droit que les journalistes titularisés. Naima l'était au journal LE MATIN quand le terrorisme ne sévissait pas encore. Lequel, quelque temps plus tard la condamna à vivre comme une bête traquée.

Location, gîte chez les amies, voilà à quoi fut réduite la victime. Sa fierté en était touchée mais elle se confiait en disant que «c'était peut être ça le prix de la liberté, du combat».

A aucun moment, l'idée de retourner au bercail, à Collo ne lui a effleuré l'esprit. « Pourquoi revenir à la vie douillette après tant de sacrifices, de quel apport serai-je pour mes collègues ? Disait-elle. Sa famille lui manquait. Mais Naima se voulait forte. Elle leur rendait visite, leur téléphonait quasi quotidiennement, mais tenait bon. Chaque matin, armée de sa seule persévérance, elle quittait le logement de Saoula, dernier rempart qu'elle occupait avec une copine, pour "Révolution Africaine ".

Chaque matin, comme une proie facile, Naima affrontait le quartier et ses dangers. Même si inquiétée, elle refusait de se laisser prendre au piège de la frayeur. C'est paradoxalement par un soir, où elle pensait être en sécurité dans son appartement, qu'elle tomba entre les griffes de terroristes venus l'assassiner.

Une journaliste est tombée, une femme est partie, d'autres sont encore vivantes, encore décidées.
Hommage à Naïma hamouda
Vers le haut.

 

Mardi 28 Juin 2005
“Une moyenne de 16 unités par an…” Construction de logements à Collo. Le dernier programme sur le logement social locatif remonte à 1999 et, à ce jour, seule la moitié a été réalisée sans être distribuée.

Alors que la résorption du problème du logement à l’échelle nationale passe par le développement des formules LSP, rural et autre Aadl, à Collo, aucun logement s’inscrivant dans cette nouvelle orientation n’a été réalisé.
Selon un membre siégeant à l’actuel APC, “depuis l’année 2000, seuls 138 logements ont été initiés dans le cadre du LSP. Aucun projet n’a cependant démarré. Des postulants ont même versé la première tranche”. Avec cette malheureuse expérience, c’est toute la crédibilité du programme du logement basée sur le LSP qui serait remise en cause. Le logement social locatif est un fiasco. La dernière livraison remonte à l’année 2000, où 272 unités ont été distribuées après un blocage qui a duré une décennie. Depuis 1999, alors que les choses ont bougé sur l’ensemble du territoire national, seul un programme de 310 logements, dans cette catégorie, a été lancé. Aucune unité n’a été livrée à ce jour et les travaux de construction de plus de la moitié sont toujours en cours. Pour un entrepreneur versé dans le bâtiment, “le constat est amer et honteux. Alors qu’ailleurs, on parle de logements livrés annuellement par centaines et même par milliers, à Collo, on réalise moins de 16 logements par an en moyenne”.
Le transfert des dossiers du social locatif vers la commission de daïra a mis à nu de graves lacunes. Alors que seules moins de 10% des demandes qui moisissent dans les terroirs de l’ex-commission communale sont légitimes et répondent aux critères d’éligibilité à cette formule, les élus locaux faisaient croire aux
6 000 demandeurs que leurs doléances étaient acceptées et qu’ils allaient être logés. Entre- temps, rien n’est fait pour développer le LSP et accélérer la cadence des travaux de réalisation des logements en chantier ni pour distribuer ceux qui sont réceptionnés. Une façon de reporter l’heure de vérité à un autre mandat. Un membre de la commission de daïra n’y va pas par quatre chemins pour accusant les élus locaux de populisme au détriment de l’intérêt de la collectivité. Pour un autre membre de ladite commission, “les élus locaux sont arrivés inconsciemment à l’impasse. Ils sont majoritairement issus du corps des enseignants du primaire et du moyen, ce qui ne leur permet pas de saisir la problématique du logement dans sa dimension sociale et économique à la fois. La faute incombe aux partis politiques qui mettent n’importe qui sur leurs listes électorales, ne faisant jouer que la solidarité tribale”.
Dans cette polémique, plusieurs élus des deux derniers mandats avec lesquels nous avons discuté évoquent le problème du foncier comme la principale cause de l’échec au niveau local de la politique du logement. Selon eux, Collo ne dispose pas d’assiettes urbanisables suffisantes. Cette justification n’arrive pas à convaincre les plus septiques des citoyens. En effet, selon eux, le Pdau n’a été adopté qu’en 1994 par l’assemblée communale dont l’actuel maire faisait partie. Il s’agit d’un outil de gestion de l’urbanisme au service des décideurs locaux que ces derniers ont approuvé après discussion sans qu’il ne leur soit imposé par quiconque.
Un élu d’une commune limitrophe enfonce le clou en affirmant qu’aucune commune proche de Collo n’a refusé de mettre le foncier au service de l’APC de Collo. Comme pour donner une piste, il continue : “Les logements de l’APC d’Alger-Centre sont construits dans la banlieue, à plus de 50 km du chef-lieu de cette commune !”
L’heure n’est pas à la polémique mais aux actions sur le terrain. Un logement construit, c’est de l’argent gagné sur les 50 milliards de la relance, un problème social de régler et une dizaine d’emplois sur le marché.
Mourad Kezzar . Liberté . Vers le haut.


Lundi 13 Juin 2005
“La pêcherie était un urinoir” Les mareyeurs de Collo tirent la sonnette d’alarme. Les mareyeurs accusent les autorités d’avoir dégagé 40 milliards de centimes pour aménager et transformer les toilettes d’une ancienne salle de cinéma en marché aux poissons.

Au moment où le poisson se fait rare, les mareyeurs de Collo font l’objet d’attaques virulentes de toutes parts. Ils sont accusés de ne pas respecter les règles relatives à la pratique commerciale, à l’hygiène et au bon voisinage. Un comportement qui, semble-t-il, envenime le quotidien des habitants de plusieurs quartiers. La situation est devenue si tendue que l’union locale des commerçants et artisans ainsi que les riverains de l’avenue Stambouli-Mustapha, où se trouve la pêcherie de la ville, viennent de soumettre leurs préoccupations au wali de Skikda devant la défaillance des autorités locales quant au règlement du problème.
Selon les protestataires parmi les riverains, les vendeurs de poisson installent, avant même le lever du jour, leurs étals en occupant toute l’artère. Il arrive que la journée commence par des bagarres entre revendeurs se disputant les espaces d’exposition-vente. Avec l’arrivée des premiers clients commence alors un brouhaha indescriptible qui, semble-t-il, les dérange au plus haut point.
En plus de cela, le poisson est un produit sensible. Et comme l’hygiène publique est un véritable problème dans nos villes, l’avenue devient, dès midi, un véritable foyer de tous les insectes. L’odeur du produit en décomposition enveloppe l’atmosphère.

L’APC s’en lave les mains !
Les services de la commune jettent la balle aux vendeurs. Ces derniers sont accusés par les élus locaux de ne pas respecter la réglementation. Un membre de l’assemblée nous expliquera que la commune vient de dégager la bagatelle de 40 millions de centimes pour aménager le marché aux poissons. “Malgré cela, les vendeurs préfèrent s’installer à même la chaussée plutôt qu’à l’intérieur du marché où des carrés leur ont été affectés”, précise-il, avant de poursuivre : “Nous n’avons jamais failli à notre mission. Il arrive que des élus assistent aux interventions des services de l’ordre pour faire évacuer la voie publique.” Les revendeurs, eux, accusent les responsables locaux de mépris ; ils considèrent les actions menées par les élus en inadéquation avec le fond du problème. Sur le vacarme qu’ils provoquent, l’un d’eux explique qu’un “marché aux poissons est toujours synonyme de vacarme et ce, même au Japon. La vente se fait toujours à la criée, c’est le charme même de ces lieux de négoce”. À propos de leur refus de limiter leur présence à l’enceinte des murs de la pêcherie, un mareyeur d’un certain âge renvoie la balle aux autorités locales. Pour notre interlocuteur, “ce qu’ils appellent pêcherie est, en fait, un ancien urinoir d’un ex-cinéma, soit un couloir exigu de quelques mètres de longueur. Entrez et vérifiez si dans cette tombe peuvent circuler plus de 10 clients au même moment. La vente de poisson est limitée à la matinée. Ce sont plus de 3 000 acheteurs qui se présentent quotidiennement dans les lieux, en l’espace de 3 heures”. Appuyant son collègue, un autre dira : “Le soi-disant marché aux poissons s’est disqualifié de lui-même. Ailleurs, on aménage des marchés à coups de milliards et ici, on parle de 40 millions de centimes. Et encore, c’était de l’argent gaspillé, car ils auraient dû faire une étude de faisabilité avant d’entamer les travaux. On a besoin d’un marché à la hauteur de la réputation du port de pêche de Collo, et non de l’aménagement d’un urinoir de moins de 50 mètres carrés.” En dehors des trois parties en conflit, le reste de la population locale s’est aussi impliqué dans le débat. Pour un ex-élu, “ce qu’on oublie c’est que dans ces petites localités de l’Algérie profonde, la bonté et la générosité ont leurs règles”.

1 000 familles vivent de la pêche
Collo, comme toute ancienne ville coloniale portuaire, a toujours eu ses deux marchés de légumes et aux poissons. L’un à côté de l’autre. Le poisson est intimement lié à la vie de la cité. Actuellement, quelque 1 000 familles vivent de et autour de l’activité de la pêche. Ainsi, l’ancienne pêcherie se trouvait au rez-de-chaussée de l’ex-hôtel de ville sur la principale route, actuellement avenue Kouicem-Abdelhak, avec vue sur le port. Avec la construction de la nouvelle mairie, la poissonnerie a gardé ses lieux. D’un espace couvert et vaste, elle est dotée de toutes les commodités d’hygiène et de sécurité. Entres les étals, des tables de travail en marbre recevaient les grosses pièces que des spécialistes, comme le défunt aâmi Mohamed Ben Ali Ben Salah (Affalou), transformaient en tranches, en darnes et en filets.
Collo, port de pêcheurs, a besoin de ses enfants vendeurs d’un produit qui fait vivre plus du tiers de la population. Dans une perspective touristique, le marché de poisson peut aussi devenir un hiatus à mettre en évidence. Pour cela, il suffit que les problèmes de la cité soient traités dans un cadre de concertation, en s’attaquant aux vrais problèmes et loin de toute manipulation. Quant à l’hygiène dans la ville, c’est un autre problème…
Mourad KEZZAR . Liberté . Vers le haut.

 

Mercredi 27 Avril 2005
Quatre à huit mois de prison ferme pour les auteurs
Violences durant la nuit du Mawlid à Collo. L’assistance n’a pas digéré la sentence qu’elle a jugée non proportionnelle aux faits reprochés.

Les quatre jeunes, tous sans antécédent judiciaire, accusés dans les actes de violence enregistrés dans la ville de Collo lors de la nuit de jeudi dernier, à l’occasion de la célébration de la fête du Mawlid Ennabaoui, ont écopé de peines lourdes allant de 4 à 8 mois de prison ferme. Ces peines ont été prononcées hier par le tribunal de Collo lors d’une session ordinaire tenue sous haute surveillance. Selon le procureur général, ces jeunes ont été reconnus par les officiers de la police judiciaires coupables d’attroupement sur la voie publique, de violence, de destruction de biens d’autrui et d’atteinte à corps constitués.
Les incidents remontent à la nuit de jeudi dernier quand des jeunes et moins jeunes ont mis le feu à des pneus en certains endroits de la ville, saccagé la vitre d’un commerçant à la cité Chetti et, toujours selon le rapport de la police, lancé des projectiles sans faire heureusement de blessés contre un commissariat. Lors du procès, les accusés ont rejeté les griefs retenus contre eux. Les témoins appelés à la barre n’ont pas confirmé, pour leur part, avoir vu les accusés en action, mais seulement en compagnie des jeunes regroupés autour des feux allumés. Même le propriétaire du commerce ciblé a tenu les mêmes propos que les témoins. Faute de preuves matérielles, le procureur de la République, lui, ne doute aucunement de la parole des officiers de la police judiciaire chargés du procès-verbal. Les parents des accusés, eux, ne partagent pas cet avis. “On ne veut pas que nos enfants soient donnés en exemple. Ceux qui ont importé les pétards et ceux qui les ont étalés devant les institutions de la République n’ont jamais été poursuivis ; c’est grave ce qui se passe”, s’insurgera l’un d’eux. Pour un autre, visiblement au fait des traditions liées à cette fête, “le Mawlid a toujours été célébré avec violence à Collo, en particulier, en Algérie, et dans l’ensemble des pays musulmans en général. Certaines communautés musulmanes recourent, lors de processions de rue, à d’horribles scènes d’autoflagellation. Une horreur dénoncée en Occident, mais pas chez nous parce que justement il ne faut pas que la justice soit déconnectée de la société”. Un universitaire présent au procès se dit heureux que les choses n’aient pas débordé au cours de la fête, suite au traitement des policiers : “On doit prononcer des jugements à partir de faits accompagnés de preuves, mais jamais en partant de l’idée desanctionner des jeunes pour exemple. Ce n’est pas professionnel !”
M. K . Liberté . Vers le haut.


Jeudi 14 Avril 2005
Décharge sauvage : Plage Téléza (Collo)
Les ordures ménagères de la commune sont déversées à même le sable de la plage de Téléza. La zone a déjà abrité une petite décharge dans les années 1950.

À un mois et demi du lancement de la saison estivale, les autorités locales n’ont trouvé comme site pour recevoir provisoirement, comme ils aiment à le préciser, la décharge publique que l’unique zone touristique opérationnelle de toute la daïra de Collo, soit Téléza. Depuis près d’un mois, les engins de ramassage des ordures déversent quotidiennement les ordures ménagères de la commune de Collo à même le sable de la plage, substance perméable d’essence.
La décharge est sauvage. Sans protection, elle reçoit la visite des ovins et bovins de toute la zone agricole de Téléza. Non contrôlée, elle accueille, pèle-mêle, des matériaux de construction, des matières plastiques et des produits chimiques. Les éventuels estivants ne seront pas dépaysés. Déjà agressés, depuis 1995, par l’image des blocs de béton hideux longeant la plage, ils auront cette année pour palliatif un tableau peint aux couleurs des ordures. Sollicité par des citoyens en détresse, liberté à donné la parole aux concernés.
Le P/APC de Collo, M. Bouasla, se défend et clame à qui veut l’entendre sa bonne volonté. Il a eu à s’expliquer sur la question à plusieurs reprises. La dernière fut devant le wali de Skikda lors de l’installation du nouveau chef de Daïra de Collo. Pour le maire, l’ancienne décharge sise à Boumhadjar est saturée. Le problème de l’empiétement sur les terres agricoles privées s’ajoute à celui des réclamations fondées des riverains. Toujours selon M. Bouasla, la commune de Collo traînant des problèmes de foncier est obligée de chercher des assiettes auprès des communes limitrophes. Selon ce P/APC, une commission ad hoc a procédé dans ce sens au choix d’un terrain dans la localité de Charaïa. or, le maire de cette dernière refuse de valider le choix du terrain. Selon M. Belkahla, “les responsables de la ville de Collo à laquelle j’appartiens moi aussi, du moins culturellement, ne disent pas tout et font croire qu’il existe une certaine susceptibilité entre les deux communautés. Ce qu’il y a, c’est un problème de prérogatives et de démarche. Moi, je suis un élu et je dois rendre compte à mes électeurs dans trois années. Je dois les écouter, surtout quand il s’agit de préserver leur environnement”. Le P/APC de Cheraïa lance pour sa part un appel à une meilleure concertation dans un cadre organisé et serein en rappelant : “les citoyens de Collo savent que la commune de Cheraïa a cédé à l’APC de Collo, dans cette même zone où on veut implanter une décharge publique, une assiette pour recevoir près de 200 logements sociaux locatifs. Les responsables de Collo se sont engagés à nous rétrocéder une partie des unités une fois achevée, mais ils n’ont jamais tenu leurs promesses. Malgré cela, nous n’avons jamais refusé un développement global du grand-Collo pour l’intérêt de tout le massif.”
Le mouvement associatif local, lui, essaie d’agir mais il ne peut palier à lui seul la défaillance de l’administration. Pour Hamid de l’association des initiatives touristiques, “le mal est fait et les responsables doivent rectifier le tir au plus tôt. C’est une question de compétence et de niveau intellectuel. Quand on a des responsables qui parlent d’une décharge provisoire comme si l’atteinte à l’environnement est un acte circonscrit dans le temps et l’espace, on a peur pour l’avenir touristique de Collo, déjà au plus mal d’année en année”.
Enfin, pour Saïd, membre d’une association culturelle, alors qu’il y a une année, les élus locaux et dans leurs tentatives de justifier l’échec des deux dernières saisons estivales ont usé, entre autres, de l’alibi relatif à la présence des blocs de béton façonnés par l’entreprise chargée de l’extension du port de pêche, les voilà remplacer le moindre mètre carré libéré par ces blocs par… des ordures.
M. K. Liberté . Vers le haut.

 

 

Mardi 12 Avril 2005
Intempéries à l’est du pays. Naufrage au large de Collo: 17 marins disparus.
- Des 22 membres de l’équipage du bateau nord-coréen, un seul homme a été sauvé. Quatre corps ont pu être repêchés, mais 17 autres marins demeurent introuvables
- Au cours de l’opération de sauvetage qui se poursuit toujours, un agent de la Protection civile est décédé et un autre blessé.

La mer fait encore des victimes. Les mauvaises conditions climatiques qu’ont connues les côtes algériennes ont provoqué le naufrage d’un navire nord-coréen Lugin II à Ras El-Gharb, région située entre Collo et Jijel. Bilan : cinq morts sont à déplorer parmi les membres de l’équipage, dont un sapeur-pompier algérien engagé dans l’opération des secours. Sur les 22 hommes à bord du bateau, il a été enregistré 17 disparus. Il faut savoir que l’équipage est composé de 14 Roumains, 6 syriens et un libanais. Le navire, qui a transporté depuis la Roumanie des carbonates de sodium et des fardeaux de bois, avait commencé à décharger la marchandise au port de Djendjen avant d’être invité à quitter le quai en urgence. Le port de cette ville de la wilaya de Jijel a été déclaré “consigné” (terminologie spécifique à la gestion portuaire et maritime), en raison de la dégradation des conditions climatiques. Le bateau nord-coréen devait quitter le quai et prendre le large ; ce qui a été fait, sauf qu’entre-temps le moteur de ce navire est tombé en panne. Ce qui a provoqué son échouage sur les rochers d’une crique, située dans une zone isolée dans le territoire maritime de la wilaya de Skikda, plus exactement dans la daïra de Collo. Le Lugin II s’est brisé et coupé en deux suite à ce choc, créant vraisemblablement un mouvement de panique parmi l’équipage. Plusieurs occupants de ce bâtiment de plus de 120 mètres de longueur et ayant une capacité de 12 000 tonnes de marchandises se sont jetés dans la mer agitée. Les opérations de sauvetage et de secours ont été engagées rapidement par les services de la protection civile qui se sont mobilisés pour sauver les 22 personnes à bord. Ce dernier, bien que brisé, n’a pas pour autant coulé, offrant ainsi des chances pour être remorqué. Tous les moyens ont été utilisés, et une cellule de crise a été mise sur pied pour suivre l’action de sauvetage pendant toute la journée d’hier. Les opérations qui ont permis de sauver un membre de l’équipage et de repêcher quatre corps sans vie se poursuivent toujours pour retrouver les dix-sept disparus au large des côtes de collo.Les intempéries, que connaît la région est du pays ces deux derniers jours, ont causé d’énormes dégâts. Il faut signaler que les débordements des oueds Seybouse et Kebir ont menacé les riverains. Ces derniers ont été évacués par la protection civile par mesure de sécurité, selon les autorités locales. Plusieurs axes routiers sont coupés à cause de la chute de quantités importantes de neige ces dernières heures sur les wilayas du centre et de l’est du pays.
M. A. O. . Liberté . Vers le haut.


Dimanche 15 Août 2004
Téléza, la fille de la fontaine bénie. Un été à Collo.
La route menant de Constantine à Collo comporte une étape paradisiaque : Téléza. Une plaine et une baie de toute beauté que les Colliotes, mais aussi des estivants venus des quatre coins du pays reconquièrent peu à peu, après des années d’absence.

Pour rejoindre Collo à partir de Constantine, à hauteur du liedit Guin Guita, les dos d’âne se succèdent sans raison et dans une anarchie totale. Au lieu dit Qahouat Aïbèche, du nom du premier commerce autour duquel a pris forme aujourd’hui tout un village, 40 kilomètres avant d’arriver à Collo, c’est carrément une “montagne” qui est dressée sur la route des visiteurs de Collo.En dépit de ces embûches, notre désir d’aller à la rencontre de la belle de la forêt du chêne-liège augmente. Les 108 kilomètres qui séparent Collo de Constantine sont parcourus en 2 heures de temps au lieu d’une heure et demie. C’est le prix à payer pour voir Collo en ses meilleurs jours : l’été.
Notre première escale est la baie de Téléza. Longue de 7 kilomètres, elle prend forme au niveau de la fontaine des sangliers, du côté de Collo, et s’étire jusqu’au mausolée de Sidi-Benzouit, du côté de Kerkera.
Dix kilomètres avant d’arriver à Collo, c’est le village de Kerkera. Telle une fille d’honneur, cette localité offre aux visiteurs, à travers son marché quotidien, des fruits et des légumes de Guermadjana, une corbeille de bienvenue. Figues, pêches, poires et pommes fraîchement cueillies dans les fermes de la plaine de Téléza sont proposées à des prix insensibles à la mercuriale des grandes cités. Kerkera, appelée aussi El-Achra, est réputée dans tout le nord constantinois pour la place qu’occupe la femme dans ce village. Ici, la majorité de l’économie locale est gérée par la gent féminine.
Dès 4 heures du matin, des processions de femmes quittent le village pour rejoindre les champs en empruntant la route de Collo. Leur départ au labeur, qui à pied, qui à bord de pousse-pousse, qui sur des tracteurs, est un tableau que les usagers de la route commentent chacun selon son humeur matinale.
Des femmes industrieuses
Ces paysannes tiennent aussi l’essentiel des commerces du village. Il ne s’agit pas de prête-noms, mais de véritables femmes ayant monté des affaires qui en commençant par l’agriculture sont arrivées à investir la restauration et le transport, après avoir être passées par les matériaux de construction. La saga de “Guermia de kerkera” est l’histoire d’une réussite sociale loin aussi bien de l’interventionnisme de l’état que des plaintes des féministes d’occasion.
Quatre kilomètres avant d’arriver à Collo, nous empruntons une bifurcation à droite, à hauteur du centre de formation professionnelle. la bâtisse a été évacuée l’année passée par les troupes de l’ANP qui se sont redéployées à l’intérieur du pays, signe de l’amélioration de la situation sécuritaire que connaît la région.
La route mène vers la baie de Téléza où est implanté l’essentiel des infrastructures d’accueil des estivants.
Au commencement, c’est l’hôtel Torche, du nom de son propriétaire, qui ouvre la voie. il s’agit du premier investissement privé dans l’hôtellerie de la période post-indépendance dans la région.
Depuis deux années, les gérants arrivent à le faire fonctionner aussi durant la basse saison. Un véritable succès si on se rappelle qu’il y a cinq ans, alors que la région sortait d’une longue nuit de barbarie, le sinistre sanguinaire Bouaza, comme pour saboter toute l’économie de la région, y mena une expédition durant laquelle deux jeunes du contingent y laissèrent leur vie. C’était la veille de l’ouverture de la saison estivale 2000. Depuis, Bouaza a été abattu par les patriotes, la casemate qui se trouvait dans la maison de ses parents, située à 100 km de l’hôtel, détruite et la baie a retrouvé la paix. En cette première semaine du mois d’août, l’établissement “affiche complet”, comme aime à le répéter le réceptionniste du jour.
Juste après, c’est la pinède. Un ensemble de chalets réalisés par un urbaniste. La dizaine de chalets qui constituent le mini-centre touristique sont occupés de la mi-juin à la fin août. Pour l’exploitant, “il s’agit d’une clientèle que j’ai pu fidéliser tout au long de deux décennies”.
À quelques encablures de ces gîtes se trouve un autre ensemble d’une quarantaine de bungalows qui datent des années 1980. Les murs, propriété de la municipalité, sont cédés à l’année à des locataires venant de tous les coins du pays. Délaissées durant les années 1992-1996, les chalets sont aujourd’hui tous occupés six mois sur douze animant une zone qui ne vit que par et pour le tourisme balnéaire. L’histoire de ces chalets résume celle de la zone touristique de Téléza. Ici, à El-Djoun des mamans touristes ont donné vie à de futurs collophiles. Seules les étendues du sable doré connaissent le nombre de ces histoires d’amour qui ont agrémenté les soirées estivales humides des lieux. Une grande partie d’entre elles se sont terminées par des mariages comme dans un feuilleton rose. C’est l’été avec son alchimie faite de soleil, de sable et de bleu.
Après les chalets du Djoun, les centres de colonies de vacances sont alignés l’un à côté de l’autre. Le premier est celui de la Sonatrach. Chaque été, ce sont des centaines de colons, des enfants de la tire-lire du pays, qui viennent découvrir les plaisirs de la mer. Le centre, impeccablement entretenu, est entièrement intégré dans le paysage local. C’est à partir de ses cuisines que sont nourris la majorité des agents de l’État intervenant dans la gestion de la zone. C’est aussi à partir de ses compteurs que sont alimentées en électricité les autres infrastructures de la commune. Cette année, le centre a ouvert ses portes dès la mi-juillet, recevant des cessions de 14 jours chacune.
Juste après, c’est le centre de colonie Altro. Une entreprise publique spécialisée dans les travaux des routes et dont le siège social est à Skikda. Ici, aussi, les lieux sont d’une présentation et d’un cadre de vie exemplaires. Une centaine de colons et de familles de travailleurs de cette florissante entreprise publique sont en campement. Baignade, découverte de Collo et animation rythment les jours de chaque session.
Le centre Digromed “réaffecté”
Après le centre de colonie d’Altro, c’est celui de Digromed-Constantine (ex-Encopharm) qui clôture la série. Ici, le cadre est dégradé reflétant la situation économique d’une entreprise publique spécialisée dans la vente en gros du médicament et qui a du mal à se frayer un chemin dans un marché où seuls les plus performants ont droit à une place au soleil.
Malheureusement, les enfants des travailleurs de cette entreprise n’ont plus droit, depuis des années, à ce soleil qui brille dans le ciel de Collo.
Cette année, seules quelques familles de travailleurs de cette entreprise ont tenu à séjourner dans des dortoirs pour colons transformés en chalets. Dans l’aire de jeu, Digromed “sous-loue” des espaces aux estivants “grand public” pour installer leurs tentes. Le nombre de ces derniers est plus important que celui des travailleurs de la boîte. Une initiative qui permet aux amoureux du camping sauvage de trouver un site où passer des vacances et aux œuvres sociales de Digromed de réaliser des recettes sur vente. Une bonne affaire pourvu qu’elle soit légale. Juste après ce centre, c’est un autre ensemble de chalets de villégiature qui se dresse aux frontières entre Téléza et Benzouit. Appartenant au patrimoine de la wilaya de Skikda, leur gestion a été cédée à la commune de Collo à la fin des années 1990. Aujourd’hui, le site est occupé à 80% durant toute l’année.
Ce sont surtout les locataires originaires de Collo qui forment cette espèce d’estivants qui a tendance à prolonger l’été indien au maximum. Quoi de plus normal : une beauté appréciée avant tout par les siens ! On ne peut visiter la baie de Téléza sans effectuer une virée dans ce qui a fait sa réputation : les deux campings familiaux qui datent des années 1980.
Le premier, réalisé par le touring club Algérie, d’une capacité de 870 tentes est situé entre les centres de colonie d’Altro et de Digromed. Il est géré depuis maintenant trois années par les œuvres sociales de Sonatrach sur concession de l’APC de Collo. Une quarantaine de familles des travailleurs de l’entreprise se succèdent sur le site en sessions. À l’intérieur, c’est la vie d’un village qui est reproduite avec ses commerces, ses odeurs de tadjine mijotant émanant des cuisines collectives et ses espaces de convivialité autour d’un thé.
Le second est situé à l’extrémité de la plage. D’une capacité de 100 tentes, il a été cédé depuis cette année et pour trois ans en concession par l’APC de Collo aux œuvres sociales de Naftal. Une cinquantaine de familles de cette boîte y ont élu domicile l’espace d’une session. Ici, les estivants sont des habitués des lieux et ils passent les vacances ensemble depuis des années. Comme dans le premiers campings, l’hygiène des lieux est exemplaire et l’image des tentes aux couleurs de l’été dressées sous les eucalyptus lance une espèce d’invitation à l’évasion. Nous quittons Téléza pour continuer notre route vers Collo. À deux kilomètres avant d’arriver à notre destination, nous nous arrêtons à la plage la fontaine des sangliers. C’est Ici que commence la baie de Téléza qui s’arrête 7 kilomètres plus loin à la plage de Benzouit. La plage de la fontaine, connue aussi sous l’appellation de Aïn Laksab, a été la plus fréquentée de toute la région avant que les espaces sablés ne soient affectés aux entreprises chargées de la réalisation de l’extension du port de pêche de la ville. Aujourd’hui, une grande partie de ces espaces a été évacuée, et les estivants ont retrouvé leurs lieux préférés. Cette année, un hôtel-appartements a vu le jour au niveau de la station multiservice Baâziz. L’établissement, composé de chambres avec cuisine, affiche complet depuis le 14 juillet dernier. Pour Khaled, le gérant, un technicien supérieur en tourisme, aucun appartement ne sera libre avant le 30 de ce mois d’août. Dans l’établissement, l’essentiel de la clientèle est constitué de familles d’enseignants universitaires. Pour l’un d’eux, “l’hôtel bénéficie de plusieurs atouts dont la réputation de Collo, la qualité de la prestation et la renommée de la plage la fontaine des sangliers”. En face de cet établissement, de l’autre côté de la route, se trouve les pieds dans l’eau la source qui a donné son nom à la plage. “la fontaine des sangliers existe depuis que Collo est Collo”, nous racontent des vieux de la ville. C’est à partir de ce lieu où se terminent les criques de Ksir El-Bez que commence la baie de Téléza. C’est ici qu’a vu le jour le premier camping-restaurant de la région et qui remonte à l’ère coloniale.
Un site réaménagé
Cette année, le site, propriété privée, a été réaménagé. Des abris de plage sont dressés et loués à la journée. L’espace peut aussi accueillir dans ses tentes des familles en quête d’un lieu sûr de campement à la semaine où toutes les commodités sont réunies. C’est l’unique centre de vacances, en toile, privé dans la région.
La plage de la fontaine des sangliers est réputée pour l’eau de sa source qui coule à longueur d’année et aussi pour son eau de mer. Sa source d’eau potable est très prisée pour ses bienfaits. Elle est surtout recommandée aux personnes stressées. Son eau de mer, elle, est connue dans tout l’est algérien pour ses effets thérapeutiques. On vient de partout offrir une baignade à un proche souffrant de troubles nerveux et psychiques. De véritables cures de balnéothérapie sont organisées par les proches des patients sous le regard des estivants et des passants. Cette tradition qui remonte à loin dans le temps est confortée par les récents résultats des recherches en thalassothérapie. C’est le tourisme de santé par excellence. Ainsi, la baie de Téléza est le fruit d’une source bénie, la fontaine des sangliers, et d’un saint, Sidi Benzouit. Selon la légende, les effets thérapeutiques de cette eau de mer sont dus à la baraka de Sidi Benzouit, dont le mausolée est situé à l’autre extrémité de la plage du côté de Kerkera. Jusqu’à une date récente, on organisait chaque année une zerda à son honneur. L’année suivante, toujours selon la légende, le nombre de guérisons par balnéothérapie augmente, alors que le nombre des noyades diminue dans les eaux de mer de la localité.
La baie de téléza est le fruit de ce mariage entre une source, un saint et leurs légendes.
M. K. . Liberté . Vers le haut.

 

Janvier 2004 : Fouilles archéologiques à Collo. Découverte de trois dolmens protohistoriques. La découverte, fortuite, de trois dolmens protohistoriques dans la forêt d'Affelkoune, étendue sur le flanc ouest de la côte colliote, témoigne, une fois encore, de l'immense richesse archéologique du massif.
L'association locale pour la protection des monuments et de recherches archéologiques confirme que cette découverte remonte au mois d'août dernier après qu'un incendie eut ravagé une grande partie de la forêt située sur le mont Dembo, à moins de deux kilomètres à l'ouest de la presqu'île de Collo. Un sinistre qui a dénudé l'immense couvert végétal constitué d'eucalyptus et de maquis très denses et dont les effets restent visibles à ce jour. Ils sont incrustés dans la falaise à plus de 40 m du niveau de la mer. Le plus imposant s'élève sur plus de 1,5 m et le plus petit ne dépasse pas les 60 cm. Ils sont élevés à moins de 20 m l'un de l'autre et leurs roches de support sont comme calées par un ensemble de petites pierres de soutien. Ils remontent, d'après Mlle Chekrit, responsable du patrimoine culturel au niveau de la direction de la culture de Skikda à la période protohistorique (période intermédiaire entre la préhistoire, pour laquelle on dispose de documents archéologiques, et l'histoire pour laquelle on dispose de sources écrites ou de témoignages oraux) (1). Elle estime qu'ils auraient été élevés il y a plus de 3000 ans avant J.-C. «Ils différent par une technique d'élévation plus primitive que celles des autres dolmens découverts à Roknia ( Guelma) et à Bounouara (Constantine)», tiendra-t-elle à mentionner. M Houari, président de l'association locale pour la protection des monuments et de recherches archéologiques, estime que ces dolmens auraient déjà été découverts durant la période coloniale avant que les maquis ne les masquent. Ce qui sera par la suite confirmé par Mlle Chekrit qui évoque à cet effet la grande campagne de fouilles entreprise dans la région durant les années 1950. Le responsable du Musée archéologique communal de Skikda, Mahieddine Chebli, en fonction des données archéologiques de la région de Collo confirme, lui aussi, que ces dolmens remontent à l'ère néolithique et dira à cet effet : «Ce sont ce qu'on appelle ‘’mastaba’’, c'est-à-dire un ensemble de trois pierres surélevées en forme d'estrade et qu'on élevait durant la protohistoire à des fins funéraires. A mon sens, ils représentent une continuité archéologique des autres dolmens déjà découverts à Kerkera, Tamalous et Souk Lihoud (Bouneghra) et qui renferme à lui seul toute une agglomération de dolmens. C'est la confirmation d'une richesse archéologique rare et dont la mise à jour a été malheureusement oubliée durant les années 1990.» La même appréciation est également apportée par M. Houari qui évoque d'autres découvertes d'importance humaine et dont la plus importante est la mise à jour, il y a moins d'une année, d'une jarre à Tizeghbal (commune d’Ouled Attia) qui renfermait le squelette presque intact d'un homme protohistorique. Au sujet des trois dolmens d'Affelkoune, tous les responsables contactés s'accordent à affirmer que ces derniers ne représentent qu'une partie d'un ensemble de dolmens encore incrustés sur les hauteurs de Dembo . «Vu les objets d'une industrie lithique trouvés aux alentours et qui prouvent que la région a été peuplée depuis l'ère préhistorique, la présence d'autres dolmens reste très plausible», conclura Mlle Ghania Chekrit, qui ajoute que des recherches et des fouilles sur le même site sont programmées pour le mois d'avril prochain en collaboration avec l'Agence nationale d'archéologie et de protection des sites et monuments historiques.

K. Ouahab, El Watan. Vers le haut.