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Mouloud Chaieb El DjerdaMOULOUD CHAIB
Biographie
L'auteur, cadre dans une grande entreprise en Algérie a effectué ses études en Pologne, là ou il a vécu plus de quinze ans, après son retour au pays, croyant pouvoir être au service public, il se retrouva une fois de plus exclu. Il décida alors d'expliquer ce phénomène par l'écriture d'une autobiographie basé sur des faits réels. Son histoire retrace l'enfance colonisée, l'exclusion et les révolutions sans « R » qu'il faut en faire pour apprendre seul, a gouverné.

Présentation

La pluie fine qui ne cessait de tomber depuis quelques jours le précipita dans une angoisse si pénétrante qu'il s'est senti troublé et profondément ennuyé, assis sur un confortable fauteuil dans cette spacieuse salle de réunion, il fut un peu triste et très inquiet. Le langage répressif et menaçant du directeur l'a fort indigné et le présent impitoyable l'a serré fort dans ses bras, comme un justicier, il l'a jeté aux pieds du passé et aussitôt, il s'est retrouvé errant dans l'une des rues de son petit village. Les larmes aux yeux et le cœur en peine, déchaîné, il s'efforce à se débarrasser de cette énorme colère pilotée contre son frère aîné qui croyait lui faire plaisir en voulant lui coiffer les cheveux avec le peigne de son camarde Hocine.

Extrait du livre
Collo, juste après la rue qui mène vers le petit port, à droite se présente une autre rue qui, après l'indépendance a pris l'appellation de Rue de la Révolution. Elle commence par une pente sinueuse aux virages étroits qui mène jusqu'au phare. En contournant par une piste l'immense colline, on aboutit à la plage, que les habitants appellent la baie des jeunes filles, appelée autrefois « Bhar Ença », la mer des femmes. On raconte que sous le règne de l'empire ottoman, le régent turc interdisait à la population de sortir à des heures précises de la journée, une interdiction qui permettait à sa cour et à ses filles de prendre leur bain. De cette baie, si nous continuons tout droit, nous nous retrouvons au même point de départ et cela explique l'ancienne appellation, la Rue de la Presqu'île. C'est dans cette rue et en face de la villa de M. Sockel que j'habitais, les spacieuses bâtisses surplombant le port entouré de beaux jardins appartenaient aux colons, elles étaient occupées par les officiers de l'armée ou les cadres de l'administration française. En face, les constructions archaïques et les gourbis sur la colline ou sur son flanc sont pour les indigènes. Nous, nous vivons dans une maison composée de trois pièces ou chacune est occupée par une famille entière dont ma tante, la mère d'Abdelhamid et notre héros le petit garçon aux cheveux crépus, au milieu, il y a une grande cour et des W-C communs. Un matin du mois de janvier 1959, j'ai été réveillé par un besoin biologique pressant, une pluie fine n'a pas cessé de tomber depuis plusieurs jours, il faisait si froid et si triste. J'ai pressé le pas et avant que je n'aie franchi le seuil des toilettes, j'ai entendu une voix, la voix de la tante à ma mère qui m'ordonnait de la laisser passer en premier. Elle est avec nous depuis quelques jours et elle est venue assister ma mère à son accouchement qui a mis au monde deux jolis garçons. L'absence de l'assistance médicale a fait que ma grand-mère si sollicitée est considérée comme la sage-femme du quartier ou plutôt comme un médecin, elle est très aimée par les habitants et grâce à ses connaissances qui lui ont été transmises, elle a pu leur apporter une aide précieuse. J'ai alors regagné la chambre mais avant que je n'atteigne le seuil, un bruit fracassant s'est fait entendre derrière moi et juste au moment ou j'allais pousser la porte, une pierre est venue me frapper au talon. Je me suis retourné brusquement et l'image qui s'est présentée à mes yeux était terrifiante, tout un monticule de terre qui s'est détaché, a enseveli les toilettes et notre grand-mère avec. L'avalanche de boue et de pierres a envahi une très grande partie de la cour, horrifié, j'ai poussé brusquement la porte et en hurlant, j'ai répété, elle est morte, elle est morte. Tout le monde réveillé brusquement par le bruit de l'éboulement et surpris par mes cris et pleurs se sont précipités vers la porte pour en savoir plus. Ma mère, malgré son état de santé fragile fut la première à être dehors, à genoux, avec ses mains nues, elle a voulu déterrer la bonne femme. Elle était vraiment désespérée et je n'ai jamais vu de mon existence quelqu'un pleurer aussi fort. Elle est restée là, à genoux, dans la boue, résignée comme une personne qui ne veut plus lutter ni vivre. Terrifié, les larmes aux yeux, je me suis rapprochée d'elle et à travers