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CHULLU


Chullu mon vieux golfe aux rivages si beaux
Quand notre bateau trace un long sillage blanc
En glissant entre la presqu'île et la côte de Dombeau
Je viens te chanter et unir à nouveau
Aux voix amies l'accord d'un luth tremblant

Le mien n'a point l'éclat d'un rire magistral
Le son mélancolique et la note plaintive
Il chante en harmonie avec un air ancestral
Dans un accent typique et propre au lieu natal
La bien aimée presqu'île à la lyre attentive.

Gris et comme voilé d’un crêpe de tristesse
Ton ciel n'a point l'azur des ciels de l'orient
Sur de rudes rochers ton flot gémit sans cesse
Et c'est le long sanglot des âmes en détresse
Qui sur des grèves meurt dans le fracas des vents

Pourtant tu vis un jour de grandes épopées
Trois mille ans passés en vibrent tes échos
J'y crois entendre encore des galères équipées
Mais ce fut hélas ! que leurs rames brisées
Que le Charka en colère emporta dans ses eaux

La perle du littoral, cité phénicienne
Vieux Comptoir punique, antique Chullu
Ton peuple se souvient de tes gloires anciennes
Soeur aînée des quatre républiques cirtéennes
Hélas ces temps héroïques sont à jamais révolus

Deux fois ravagé par le séisme et le déluge
N’épargnant que la presqu'île et ses récifs
Qui conservent à jamais, ruines et vestiges
Dans L'imprenable citadelle et lieu de refuge
Massinissa blessé trouva asile, au massif

De l'antique port Yughurta couvert de chaînes
Le prince numide lâché par Bocchus traître servile
Fut exilé vers Rome, supplicié de la haine
Son peuple en désarroi et les berbères hors d’haleine
L'Aguelid poings liés, dans une galère quitta la ville

Sémaphore de triton, pittoresque promontoire
Tu vis de charybde en Sylla au détroit de messine
Les conquêtes successives de ton rebelle terroir
N'eurent sur les coutumes qu'un effet émonctoire
En dépit des razzias, la désolation et les ruines

Que là bas vers Cirta l'horizon se teinte
Dans la pourpre des soirs, parfois les matelots
En levant leurs filets, chantent quelques complaintes
Leur monotone voix au Ioin semble la plainte
Des grands morts endormis au seuil des flots

O vieux Chullu embrumé et solitaire !
Pour tout ses souvenir empoignants et glorieux
Qui surgissent de toi dont mon âme est fière
Je t'aime vois tu bien et, la rudesse austère
Se revêt à mes yeux d'attraits mystérieux

Tu resteras toujours de ressouvenance
Des choses du passé, le refuge immortel
Et sur tes bords, pour rappeler l'espérance
N'as tu pas patienté dans ta lente souffrance ?
Tes fins minarets, le jour nous montrent le ciel

Med Salah Belabed