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APPEL EN FAVEUR DES HABITANTS DU CAMP DE REGROUPEMENT
DE ZITOUNA, EX BESSOMBOURG.

COMMENT LEUR VENIR EN AIDE ?

Le présent appel est adressé à toutes les bonnes volontés concernées par le problème des derniers regroupements des populations rurales lors de la guerre d’Algérie pour l’accès à son indépendance. En premier lieu, il interpelle les autorités publiques algériennes qui ont en charge ce contentieux. L’état français doit reconnaître sa part de responsabilité dans l’application de sa politique de regroupement pratiquée à l’encontre de la population du massif de Collo. Enfin les intellectuels de la nation, car leur contribution pour désigner les responsabilités doit amener des réparations… à juste titre.

Parmi les derniers regroupés de l’Algérie indépendante : ceux du village de Zitouna ex Bessombourg qui dure depuis plus de quarante sept ans. Il est temps que ça cesse !

La détresse extrême, dans laquelle se trouvent les habitants de ce village, les autres habitants des villages de regroupement ne la connaissent heureusement pas. J’en ai visité quelques uns, qui sont presque prospères : dans la Mitidja, notamment, autour de Blida, existent des centres où l’on dort sous un toit et où la vie au quotidien n’apparaît point comme une misère insupportable. J’ai eu par le passé à en témoigner, c'est pour cette raison que je tire la sonnette d’alarme à propos de celui de Bessombourg (actuellement : Zitouna).

Vers qui se tourner pour que cet appel trouve un écho...?

Il faut que cette misère s’estompe afin que Bessombourg puisse trouver de quoi manger, pour qu’il y’ait de l’huile, du savon, de la semoule à partager et du lait pour les enfants...

Déjà, le 27 mai 1959 un l’appel a été lancé par le cardinal FELTIN et le pasteur BOGNER en faveur des regroupés de l’Algérie, en voici un extrait : « nous pensons qu’une conscience chrétienne, ne peut rester indifférente devant ces foules. Elles ont trouvé, certes, en ces centres un abri protecteur, mais leurs conditions de vie et même leur pain quotidien dépendent d’un immense travail que nous voulons soutenir ».

La question reste posée :
Que faut-il faire pour aider Bessombourg ? (Actuellement Zitouna)

Voici les propos du journaliste français Pierre Macaigne du Figaro qui a visité ce camp en juillet 1959. Ils sont plus que jamais d’actualité aussi je me suis permis de citer quelques passages que je vous livre :

"LA TRISTE AFFAIRE DU CAMP DE REGROUPEMENT DE ZITOUNA EX BESSOMBOURG"

"Il s’agit d’enfants…

La France sous une dictature de militaires, prenait la décision incroyable de dépeupler complètement une bande large et très profonde du secteur algérien. Les conséquences étaient énormes pour plusieurs centaines de milliers d’hommes leur causant beaucoup de peines et des douleurs indignes.
Le peuple algérien se trouvait confronté à un projet à réalité quotidienne qui rappelle le souvenir des grandes expulsions instruites par les Stalins de la mer baltique et des pays du Sud.

Sous des conditions inhumaines, des parties entières des huit millions que comptait la population algérienne étaient tenues dans les camps de l’armée française. De même, le fait alarmant est prouvé de la torture des unités françaises dans la grande ampleur est appliquée.

En 1957, pour des raisons de stratégie militaire le village de Ziabra s’est retrouvé en Zone interdite : Résultat de ce découpage, 2774 habitants de ce village vont être rassemblés à Bessombourg (Zitouna), dans la presqu’île de Collo, un ancien centre d’exploitation forestière au milieu de la montagne."

Pierre Macaigne, le journaliste français du figaro décrivait en juillet 1959, les états dans le camp de regroupement de Bessombourg :
"123 tentes étaient étroitement serrées sous les pins, 57 gourbis aux toits de chaume et 47 maisons solides.
Là, les familles vivent déjà depuis juin 1957 à 15 personnes par tente dans un mélange humain indescriptible. Justement une chaleur fauve qui dépasse largement les 40° a régné. Ce qui signifie que la vie dans une tente est si insupportable.
A Bessombourg vivaient mille huit cent soixante enfants. Quelques-uns ne pouvaient se rendre à l’école. Pourquoi ? Parce qu’ils n’avaient pas de vêtements convenables. Je veux dire décents. Ils n’avaient pour s’habiller qu’un semblant de chemise déchirée qui les couvre à peine".


Le rapporteur devait noter plus loin que la population se nourrit de la semoule qui est assigné par l’administration. Chaque personne obtient environ 120 g le jour. Du lait est distribué toutes les semaines deux fois, un litre et demi par enfant.
Pendant huit mois, il n’y ‘a pas eu d’attribution de la matière grasse, pour tenter de pallier cette détresse, la croix rouge a pu faire distribuer 100 L d’huile. Mais qu’est ce que cent litres d’huiles quand il faut les répartir entre 2774 personnes ? Les cent litres ont donc été répartis entre cent gosses.

"Depuis une année pas d’attribution du sucre. Aucune distribution de pois chiche depuis un an…
Il faut souligner qu’avant la révolution, il y’avait du travail dans les forets de chênes-lièges. Mais, ce travail est devenu dangereux. Les regroupés étaient pour la plupart des agriculteurs. Ces cultivateurs n’avaient plus la possibilité de cultiver leur terrain en zone interdite. Ils n’avaient donc plus de ressources.
De son coté la commune de Bessombourg ne laissait aucune terre cultivable à la disposition des repliées. Alors ? Comment survivre ?
"L’administration locale qui depuis deux ans, luttait pour aider ces malheureux, voit ses moyens s’amenuiser. Elle va se trouver bientôt dans l’impossibilité d’accorder jusqu'à l’aide symbolique qu’elle s’efforce de maintenir.
Cette année m’a dit le sous préfet de Collo, je n’ai pas touché un centime de crédit…
Ce qui me paraît également incroyable, car je ne sais d’autre part qu’un budget de un milliard cent million est mis par le gouvernement général à la disposition des centres.

Le gouvernement général a également créé « des équipes itinérantes » chargées d’enquêter sur les villages de regroupement, afin d’établir s’ils sont ou non viables. L’équipe qui s’est rendue à Bessombourg y a passé exactement quatre heures et demie. Sans doute, est ce suffisant pour se faire une idée. Mais lorsque je me suis rendu à la délégation générale à Alger, le rapport ne semblait point y être connu. Pourquoi ?

J’aimerai bien tout de même savoir si on estime la vie possible à Bessombourg et les conclusions qu’on en tire ?
Disait également Pierre Macaigne, qui avant de quitter Bessombourg a demandé au maire et au chef de S.A.S ce dont ils avaient besoin en première urgence.

Leur réponse était : nous serions bien en peine de fournir une liste exacte de ce dont le centre a besoin. Car nous avons besoin de tout. Nous ne demandons pas du luxe. Pas même du confort, nous demandons des choses utiles. De quoi survivre. Tout ce qu’un homme est en droit d’attendre pour ne pas mourir…"

L’ARTICLE DE PIERRE MACAIGNE« Que faut il faire pour aider Bessombourg ? » EVOQUE AU SENAT

La triste affaire du « village de regroupement » de Bessombourg en Algérie où 2774 personnes vivent dans des conditions pénibles qui ont été révélées par PIERRE MACAIGNE a été évoqué dans l’après-midi du 22/07/1959 au cours de la réunion de la commission sénatoriale des affaires étrangères et de la défense nationale. Les commissaires venus entendre une communication de leur collègues de retour d’un voyage d’inspection en Algérie ont manifesté leur surprise de constater que cette pénible affaire leur avait échappé. L’émoi a été assez grand pour motiver une démarche qu’accomplira le président de la commission M. ROTINAT, auprès du premier ministre. D’autre part, la commission s’est opposée à l’impression et à la distribution à tous les sénateurs du rapport de M. DECHEVIGNY sur ce voyage d’inspection. Un tirage était seulement réalisé pour les commissaires.

POUR AIDER BESSOMBOURG ! ... Des lecteurs profondément remués suggèrent…

Après la visite du journaliste du FIGARO aux regroupés du village de la misère au nord constantinois, une question était posée : que faut-il faire pour aider bessombourg ?
Les lecteurs en ont été profondément remués.ceratins ont demandé d’ouvrir immédiatement une souscription. D’autres ont suggéré de lancer une campagne comme pour MADAGASCAR car la charité humaine est inépuisable.mais, il y’avait aussi qui disaient : « nous sommes las de ces appels perpetuellement répétés à la charité publique, non point par dureté de cœur, mais parce qu’ils s’adressent toujours aux memes couches de la société »
Un autre lecteur écrivait notamment : « le scandale de bessombourg devait etre dénoncé, mais ce scandale montre d’abord la carence d’un état dans ses devoirs les plus élémentaires : ce n’est pas au bon cœur des pauvres gens de réparer ces sottises »
Le scandale majeur semblait etre de compter sur des organismes privés, alors qu’officiellement on ne faisait rien pour aider bessombourg et ziabra repliée passera un troisième hiver au meme endroit dans les memes conditions d’hygiène.
La mouvement de solidarité déclenché était rassurant , mais aider bessombourg ne pouvait se faire en laissant les familles des regroupés sans travail, sans ressources, sans terre à cultiver, avec une nourriture à peine suffisante, en attendant du ciel que les choses s’arrangent et les cœurs s’appaisent !?

LE CAMP DE REGROUPEMENT AUJOURD’HUI
Zitouna le campEntassés au petit malheur à quatre personnes par pièce de 9 à 12 m2, les habitants du camp de regroupement de zitouna au nombre de 305 logent dans des maisons à deux chambres. Ces labyrinthes sont caractérisés par l’absence totale d’aeration et des canalisations des eaux ménagères et aussi avec un taux exceptionnellement élevé d’humidité.

Comme dans le passé, ces mesquins, citoyens algériens à part entière, sont sans ressources, l’usine de liège qui donnait de l’ouvrage à une partie de la population pour plus d’un siècle a été fermé dés l’aube de l’indépendance et les maigres surfaces agricoles ont été abandonnées suite à la dégradation de la situation sécuritaire.


Que faire et comment survivre ?
Zitouna le campVoter pour une algérie de concorde avec un taux de 86% semble etre la solution. mais cette algérie qu’ils ont choisi va-t-elle les decevoir encore une fois comme elle a décu certains moudjahiddines qui vivent toujours dans le camp de la misère ?
Pendant plus de quarante ans d’indépendance, il n'y a eu que 36 logements sociaux attribués à la population de zitouna dans le cadre de la politique sociale de l’état algérien.

Pourquoi ?
- Pourquoi des décenies passent avant que zitouna connaisse la visite d’un haut résponsable ?
- pourquoi la télivision algérienne n’est jamais entré dans mon village ?
- pourquoi la radio n’en a jamais parlé ?



ZitounaJ’aimerai bien savoir si on considère zitouna un village de l’oubli ?
En attendant que l’état vienne en aide aux regroupés du camp de la haine et à tous les habitants des 375 bidonvilles, soit un taux de 25.10 % du collectif habitat que compte la commune de zitouna.l’ozat espere en un avenir touristique meilleur loin des images de la misere et de la pauvreté et témoigne que zitouna existe.mais, en attendant ces jours meilleurs, la question reste posée : Que faut-il faire pour aider zitouna ?


Abdelghani boulkenafet, Président de l’OZAT*

*Office de zitouna d’artisanat et de tourisme

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